La parure
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La parure
Dans l’histoire de la parure, Maupassant dénote une opposition entre deux mondes : celui des bourgeois et celui des ouvriers. Il met en parallèle le monde de pauvreté et le monde de luxe et de richesse. Ce contraste sociopolitique typique du 19e siècle est démontré à travers les personnages principaux, Mathilde et Mme Forestier.
Mathilde Loisel est une femme qui est « née dans une famille de commis et d’employés » et qui a épousé « un petit commis de du ministère de l’Instruction Publique. Malgré le bonheur du couple et un bon mariage, Mathilde insiste sur son idéologie qu’une bonne reconnaissance sociale est basée sur la richesse et sur des objets matérialistes. Elle a honte de sa provenance sociale et désir toujours à appartenir à une classe plus prestigieuse. Maupassant décrit aussi la simplicité de la classe des employés et le met en parallèle à la vie de luxe et de richesse. Il décrit la simplicité du logement de Mathilde en décrivant comme étant « antichambres muettes et capitonnées » en opposant « les grands salons vêtus de soie ancienne ». Il démontre son point de vue réaliste en décrivant le logement de Mathilde qui paraît pauvre et simple en comparaison des lieux luxueux décrits dans la première partie de l’histoire.
Les thèmes du plaisir et du succès sont pertinents à cette histoire et se répètent souvent lorsque Mathilde partage son rêve d’appartenir à la classe bourgeoise. Le narrateur utilise des métaphores pour décrire le bonheur de Mathilde comme « elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir». Le narrateur essaye de démontrer comment Mathilde est transportée par cette idée et oublie sa vie quotidienne et son vrai statut.
Le conte de la parure porte aussi sur la jalousie d’une classe pauvre envers la société bourgeoise en espérant appartenir à une reconnaissance sociale. Ceci est décrit par la jalousie de Mathilde envers Mme Forestier, qui appartient à la société bourgeoise. L’histoire débute en décrivant
Gaulois du 17 février 1884, où la nouvelle est publiée pour la première fois.
Une dudu, où la nouvelle est publiée pour la première fois.
La Parure est une nouvelle réaliste écrite par Guy de Maupassant, parue en 1884.
L’histoire se passe dans le Paris du XIXe siècle, à une époque où se creuse l’écart entre les classes sociales en France. La nouvelle raconte la vie de Mathilde Loisel, malheureuse et insatisfaite du milieu modeste dans lequel elle évolue, et dont les choix qu’elle va faire dans l’espoir de s’élever au-dessus de son rang vont l’entraîner dans sa propre chute, personnelle, financière et sociale.
Maupassant exploite dans cette nouvelle la thèse du déterminisme social, qu’il illustre avec les comportements de Mathilde Loisel, induits par l’influence sociétale qu’elle subit.
Historique
La Parure est parue pour la première fois dans le quotidien Le Gaulois du , avant d’être reprise dans le recueil Contes du jour et de la nuit en 1885. Elle paraît trois ans après le rétablissement de la liberté de la presse sous la IIIe République.
Résumé
Mathilde Loisel est une Parisienne au foyer qui rêve d’une vie d’ostentation, de richesses et d’élégance. Elle est l’épouse d’un petit employé du ministère de l’Instruction publique, qu’elle a épousé faute de mieux, mais qui en fait beaucoup pour elle.
Un jour, celui-ci arrive avec une invitation pour une fête au Ministère, et pour ne pas laisser se montrer au travers de son rang, elle emprunte un collier à son amie, Jeanne Forestier, qui fait partie du beau monde qu’elle rêve de fréquenter. Rentrée chez elle, elle s’aperçoit qu’elle a perdu le collier. Toutes les recherches n’y changent rien, et le précieux bijou demeure introuvable. Elle n’ose rien dire à son amie, préférant donner le change en lui en achetant une, identique, mais valant 40 000 francs, endettant alors lourdement son ménage pour rembourser les crédits engagés : ils déménagent, renvoient la domestique, et elle « connut la vie horrible des nécessiteux » le mari fait de pénibles petits travaux d’écriture après son travail, et elle est obligée de faire toutes les tâches ingrates réservées avant cela aux domestiques, et cela pendant dix ans.
Au bout de ces dix années de galère, Madame Loisel croise un jour par hasard Mme Forestier, « toujours jeune, toujours belle », et juge qu’il est temps de lui avouer la vérité. D’abord, Madame Forestier ne reconnaît Madame Loisel. Celle-ci lui répond alors, désolée :
« Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs ! »
Citations
L’incipit
L’incipit de la nouvelle dépeint d’emblée un personnage indéfini (« une de ces ») qui n’est pas nommé et dont la naissance est associée à « une erreur du destin ». La jeune femme est décrite non pas par ce qu’elle est, mais par ce qu’elle n’a pas : le sentiment d’appartenance et l’idée de possession sont évoqués dès les premières lignes et sont au cœur de toute la nouvelle.
« C’était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d’employés. Elle n’avait pas de dot, pas d’espérances, aucun moyen d’être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l’Instruction publique. »
Une amie riche
Jeanne Forestier représente l’idéal auquel rêve d’appartenir Mathilde Loisel. Les relations entre les jeunes femmes sont évoquées dès le début de la nouvelle.
« Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu’elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse. »
Le bal
Parée du bijou prêté par Jeanne Forestier, Mathilde Loisel se rend au bal accompagnée de son mari. Cette soirée est l’unique moment dans la nouvelle où Mathilde Loisel, au centre de tous les regards, semble rayonner de bonheur. La parure fait illusion, et la jeune femme parait exister enfin, alors même qu’elle se fait ainsi passer pour quelqu’un qu’elle n’est pas.
« Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le Ministre la remarqua. »
L’emprunt
À la suite de la perte de la parure, Les Loisel, qui d’un commun accord taisent l’événement à Jeanne Forestier, s’endettent pour racheter un bijou semblable. Cette décision va avoir de lourdes conséquences sur le reste de leur vie.
« Il emprunta, demandant mille francs à l’un, cinq cents à l’autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s’il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l’avenir, par la noire misère qui allait s’abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs. »
Adaptations
Au cinéma
À la télévision
Voir aussi
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Lien externe
Une jeune femme Mathilde, née dans une famille de classe ouvrière. Sans dote, elle se marie à Monsieur Loisel, un clerc du Conseil de l’éducation. Mathilde a toujours pensé qu’elle aurait dû naître dans une classe supérieure et elle est malheureuse dans son mariage, elle déteste leur maison, leur nourriture, et le manque de vêtements élégants et de bijoux. Un soir, son mari lui montre avec enthousiasme une invitation au bal au domicile du Ministre de l’instruction publique. A la surprise de M. Loisel, Mathilde – maintenant Mme Loisel repose l’invitation en signe de consternation, larmoyante et se plaignant de n’avoir rien à porter pour ce genre d’événement. Son mari lui propose de l’argent pour qu’elle s’achète quelque chose de convenable, et elle évalue la somme maximum qu’elle pourrait obtenir sans s’exposer à un refus immédiat. Quand elle énonce le montant, son mari pâlit, car cela correspond aux économies destinées à l’achat d’un fusil de chasse; malgré tout, il accepte.
Le jour du bal approche et la robe de Mme Loisel est prête, mais elle toujours chagrinée. Quand il lui demande pourquoi, elle répond qu’elle est honteuse de se rendre au bal sans bijoux. Son mari, après avoir été rabroué pour avoir émis l’hypothèse qu’elle porte des fleurs à la place, suggère qu’elle s’adresse à son amie fortunée Mme Forestier pour emprunter ses bijoux. Mme Loisel accepte et rend visite à son amie dès le lendemain, et choisit avec voracité la plus précieuse de ses parures.
Au bal, Madame Loisel en toute gloire, élégance, joie est désirée de tous pour valser. Elle et M. Loisel retournent à leur domicile à 4 heures du matin. Une fois chez eux, Mme Loisel réalise qu’elle a perdu la parure. Tous deux discutent de la situation avec frénésie ; Mme Loisel se souvient avoir senti le collier avant de quitter le bal, donc il doit être quelque part dans la rue. Son mari retourne sur leurs pas à sa recherche tout le long de leur trajet, alors qu’il doit aller travailler quelques heures plus tard. Il revient les mains vides quelques heures plus tard.
Le couple avertit la Préfecture de police et, à la suggestion de son mari, Madame Loisel écrit un mot à son amie, en lui expliquant qu’elle a brisé la fermeture du collier et l’a porté à réparer. Après une semaine sans nouvelles, M. Loisel décrète qu’il faut le remplacer, et le couple en trouve un autre pour la somme de 36,000 francs. M. Loisel possède 18,000 francs hérités de son père et il emprunte le reste de la somme, en faisant des « promesses ruineuses » tout le long de la procédure. Après tout cela, Madame Loisel place la nouvelle parure dans sa boîte d’origine ; et la retourne sans attirer de soupçon.
Pour payer la dette, Monsieur et Madame Loisel travaillent sans trêve. Ils louent des chambres et Madame Loisel apprend à cuisiner, à faire du ménage pour tous, à être « vêtue comme une femme du peuple » et à marchander. Son mari travaille les soirs et prend des emplois complémentaires dans la comptabilité et il fait des copies. Après dix ans, ils sont enfin en mesure de s’acquitter de totalité de leur dette. Assise dans sa maison, Madame Loisel, une femme maintenant endurcie, vieillie, imagine comment leur vie aurait pu être, si elle n’avait pas perdu la parure.
Un jour, en se promenant, Mme Loisel tombe sur Mme Forestier. Elle s’approche de sa vieille amie, et cette dernière a du mal à la reconnaitre. Dans un moment d’émoi, Madame Loisel révèle l’histoire de la perte de la parure, son remplacement, et le travail nécessaire réalisé depuis pour la rembourser. En réponse, Madame Forestier répond que la parure originale ne contenait pas de véritables diamants mais des faux, signifiant ainsi que la parure originale ne coutait pas plus que 500 francs.
Analyse
En tant qu’écrivain de France du 19ème siècle, Maupassant écrit dans un style Littéraire appelé Réaliste. Le parfait exemple de ce style apparaît à la fin de la troisième partie de la nouvelle, lorsqu’il décrit la pauvre vie de travailleurs que sont les Loisel. Maupassant oppose ceci avec les descriptions presque romantiques du bal auquel se rendent les Loisel, et auquel Mathilde porte ladite parure.
Les genres jouaient un rôle important dans la société française du 19ème siècle, tout comme dans « La Parure ». Les femmes de classe moyenne et supérieure ne travaillaient pas, elles étaient entretenues par leurs maris. Ainsi, la plupart des problèmes des Loisel concernent l’argent. Non seulement Mme Loisel souffre de son incapacité à évoluer dans sa classe sociale, mais en plus les Loisel accordent de la valeur à d’autres choses, des valeurs qui concernent les rôles genrés. Quand elle est invitée au bal, Mme Loisel se met pleurer, et demande à son mari de lui prêter de l’argent pour s’acheter une nouvelle robe, car la toilette et les bijoux étaient des signes très marqués de la richesse d’une femme. Quant à M. Loisel, il garde pour lui qu’il avait économisé cet argent pour s’acheter un nouveau fusil. Cet achat emblématique de la gente masculine lui permettrait de renforcer des liens amicaux avec des hommes et aussi de se détendre par rapport à son travail.
La beauté est traitée dans « La Parure », parfois d’une manière objective ou subjective, selon la classe sociale. D’un côté, Maupassant écrit que la beauté était la manière pour les femmes d’évoluer dans la société. D’autre part, Mme Loisel trouve la parure de Mme Forestier magnifique particulièrement pour sa prétendue valeur et son capital social. Au bal, il est dit que Mme Loisel se sent belle et admirée, et que beaucoup d’hommes désirent danser avec elle. A ce moment, le lecteur doit se demander s’il s’agit de sa beauté naturelle, ou si c’est son apparence de style de classe supérieure qu’elle a créé pour cet événement, ou si c’est simplement sa confiance en elle par l’adoption de cette tenue.
A la fin de l’histoire, Mme Loisel n’est pas présentée comme un personnage aimable ni sympathique. Par exemple, les défauts de Mme Loisel apparaissent quand le couple vient tout juste de rentrer du bal : Mme Loisel dit «J’ai… j’ai… je n’ai plus la rivière de Mme Forestier ». A ce moment, il semble qu’elle essaye, même en état de panique, de rejeter sa responsabilité, en refusant d’admettre qu’elle a perdu la parure.
En mettant en place en fin d’histoire, un de ces rebondissements ironiques habituels, Maupassant prend soin de préciser au sujet de la parure « un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu’ils cherchaient ». Ceci n’est pas suffisant pour alerter le lecteur de l’éventuelle ironie du sort, mais cela pointe l’incapacité du couple à distinguer les deux colliers car ils n’étaient pas experts en bijoux aussi somptueux . Ceci soulève la question de savoir si Mme Forestier aurait reconnu la substitution. Elle semble véritablement surprise d’entendre l’histoire de Mme Loisel dix ans plus tard, il parait semble suspect qu’une femme de ce rang social serait SOIT incapable de se rendre compte de la différence.
Enfin, le fait que les personnages ne découvrent jamais ce qu’il est vraiment advenu du collier, souligne les aléas de la vie et l’importance des circonstances. Comme Maupassant l’écrit, « Que serait-il arrivé si elle n’avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver! ». Cette morale de l’histoire peut être vue comme une critique de l’importance des classes sociales, puisque la nouvelle démontre qu’un simple événement advenu à quelqu’un (la parure aurait aussi bien pu être volée peut mener à sa perte. En même temps, Maupassant démontre que le rang social n’est pas corrélé au bonheur avec le bonheur, car Mme Loisel paraît plus heureuse dans sa vie et son mariage que lorsqu’elle appartenait à la classe moyenne ou supérieure.
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