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à quoi sert la poésie

« Bien placés, bien choisis, quelques mots font une poésie ». Tu l’as peut-être reconnu, c’est le début d’un poème célèbre de Raymond Queneau. La poésie, ça sert à ça : à jouer avec les mots. D’ailleurs, poésie, ça vient d’un mot grec qui veut dire « faire, créer ». Avec les mots, le poète fait ce qu’il veut : il les fait rimer entre eux, il s’amuse avec leur sonorité, il coupe les phrases en deux. Son objectif : te montrer sa vision du monde, t’étonner, t’inviter à te poser des questions, te bouleverser, te faire rêver…

Depuis quand existe la poésie ?

La poésie, ce n’est pas d’aujourd’hui : elle remonte à l’Antiquité, et elle a beaucoup évolué. Autrefois, on faisait surtout des vers. Au début du XXe siècle, avec les calligrammes, on lit la poésie de travers… Au Moyen Âge, on la chante. C’était le temps des troubadours et de leurs poèmes d’amour. Aujourd’hui, on en fait du rap ou on l’anime sur des ordinateurs. Enfant, tu apprends plein de poèmes, comme ceux de Jacques Prévert ou de Maurice Carême. La poésie fait partie de ta vie.

En France, 1 lecteur sur 100 seulement, lit de la poésie

Une fois adulte on la boude. Or, il suffirait d’un rien pour poétiser le quotidien… Dans les boîtes aux lettres, sème des poèmes. Sur les voitures, laisse ta signature. Posé sur le pare-brise, ton poème préféré, rédigé sur un bout de papier…

 

► Pour mieux connaître les grands poètes,  la série En sortant de l’école te propose de découvrir les poèmes de Paul Eluard, Robert Desnos, et Jacques Prévert.

Réalisateur : Jacques Azam

Producteur : Milan Presse, France Télévisions

Année de copyright : 2017

Année de production : 2017

Publié le 16/03/17

Modifié le 15/03/22

A quoi sert la poésie ?

261

mots

2 pages

* La poésie sert à susciter l’espoir, que ce soit sur l’auteur lui-même, ou chez le lecteur. En effet quand la vie devient trop dure à surmonter, la poésie permet l’évasion, d’oublier le temps d’un court instant la réalité trop oppressante.

* La poésie peut avoir une vertu thérapeutique, agir comme un psychanalyste ; quand les mots deviennent les confidents d’un poète qui nous dit par les émotions qui y aurait retrouvé refuge dans la poésie.

* La poésie a pour but de convaincre les hommes d’adhérer à une cause ou de défendre les valeurs qu’il met en avant par l’intermédiaire de sa poésie. Pour parvenir à ses fins, l’auteur doit toucher la sensibilité de son lecteur.

* La poésie peut servir à faire passer un message, comme pour La fontaine avec ces fables. Un message en commun pour tous, ou visant une certaine catégorie de personnes.

* La poésie sert sûrement à déclarer sa flamme pour l’être aimé, le poète armé de sa poésie se veut être un grand flatteur. Pour conquérir le cœur de l’autre, cela peut nous être d’une grande aide.

* La poésie est l’expression personnelle des sentiments du poète, tant qu’il y aura des gens capables de penser, et de ressentir des sentiments il y aura des bons poètes pour nous apporter ses sentiments.

* La poésie peut aussi former des différents groupes d’individu, si un poète met certaines idée, politiques, sportives ou autres dans un poème certain peuvent être d’accord avec ou

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La grande librairie

Présenté par : François Busnel

Je vais tâcher aujourd’hui de répondre à cette question que l’on me pose : à quoi sert-il d’écrire et de lire de la poésie selon vous ? La question peut paraître banale. Pour autant, il s’agit d’une véritable question que les poètes eux-mêmes se posent. De fait, y répondre n’est pas si facile qu’il ne paraît.

Une véritable question

Avant de répondre à la question, je voudrais montrer que celle-ci se pose avec une grande acuité pour les poètes eux-mêmes, en particulier dans le champ moderne et contemporain. Le rôle de la poésie ne va pas de soi dans une société qui fait mine de se passer aisément d’elle, et les poètes eux-mêmes s’interrogent quant au sens et au but de la poésie.

Dès le dix-neuvième siècle, le poète allemand Hölderlin a cette phrase qui est devenue célèbre: « À quoi bon des poètes en des temps de détresse ? ». Cette question témoigne pour le moins d’un doute, d’une inquiétude quant au rôle et à l’utilité de la poésie.

On peut trouver en ligne le texte d’introduction d’un colloque universitaire portant précisément sur la question « À quoi bon la poésie aujourd’hui ? ». On voit donc que cette question, les chercheurs se la posent aussi.

Par ailleurs, une collection d’ouvrages de l’Université de Nanterre s’intitule précisément « La poésie, pour quoi faire ? », dans le sillage du séminaire du même nom de Jean-Michel Maulpoix.

Ces éléments suffisent, je crois, à montrer que la question est loin d’être aussi naïve et banale qu’il ne paraît. L’on pourrait croire que seuls ceux qui sont éloignés de la poésie, ceux qui la fréquentent peu, ignorent ce à quoi elle sert. En réalité, le rôle de la poésie fait l’objet d’interrogations que les premiers concernés se posent eux-mêmes, et que les spécialistes universitaires de poésie se posent aussi.

La poésie, un art mal aimé ?

La poésie donne parfois l’impression d’être la parente pauvre de la littérature. Peu lue, peu aimée, peu comprise. Les ventes de poésie sont dérisoires à côté de celles du roman. Les recueils de poésie contemporaine se vendent rarement au-delà de quelques centaines d’exemplaires. Si les manifestations poétiques attirent les connaisseurs et les curieux, le grand public reste peu concerné par la poésie.

Une bibliothèque

Le grand public se souvient en général des noms des grandes figures historiques de la poésie, mais semble bien souvent incapable de donner le nom d’un seul poète vivant. Or, il y en a des centaines, à tout le moins des dizaines, qui publient chaque année des recueils nouveaux, dans l’indifférence générale. Cette désaffection du grand public fait que la question du rôle et de l’utilité de la poésie se pose avec une acuité plus grande encore.

Pourtant, je crois que les gens aimeraient la poésie s’ils la connaissaient. Quels sont les obstacles qui les empêchent d’y accéder ? On avance souvent la difficulté des textes eux-mêmes, mais en vérité cela est loin de valoir pour toute la poésie. Je crois que, bien plus fondamentalement, les gens ont, tout simplement, perdu l’habitude de lire et d’écouter de la poésie, si bien qu’il ne leur vient pas même à l’idée qu’ils pourraient en lire.

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À cela s’ajoute peut-être aussi une certaine appréhension, de la même façon qu’une personne qui n’a pas l’habitude de fréquenter les musées peut se sentir intimidé et ne pas oser en franchir le seuil. On peut aussi se demander dans quelle mesure l’école ne finit pas, bien malgré elle, à instiller l’idée selon laquelle la poésie est une pratique scolaire, un objet de récitation ou de dissertation avant d’être une source de plaisir.

Ainsi, mal aimée, peu lue, peu écoutée, la poésie paraîtrait ne servir à rien. Mais doit-elle vraiment servir à quelque chose ?

La poésie doit-elle être « utile » ?

Il peut sembler, dans un premier temps du moins, que la poésie, précisément, se situe aux antipodes de toute notion d’utilité. Certains pourraient même penser que la poésie se dégraderait si elle devait se mettre au service d’autre chose qu’elle-même. Pour qu’elle soit vraiment noble, la poésie devrait ne servir à rien. Elle devrait être « gratuite », c’est-à-dire ne se laisser assigner aucune fonction utilitaire. D’un certain point de vue, la poésie pourrait faire sienne la devise anarchiste « ni dieu ni maître » : la poésie serait alors essentiellement un art autotélique, qui n’aurait d’autre fin qu’en lui-même.

Ce point de vue ne résiste cependant pas à une analyse plus approfondie. Michel Deguy dit que « la poésie n’est pas seule ». On ne saurait la considérer comme totalement déconnectée de tout ce qui l’entoure, de cette réalité extralinguistique sans laquelle elle ne serait rien. Pour le dire autrement, la poésie peut être utile d’une façon qui n’est pas utilitaire ou utilitariste.

Des raisons de lire et d’écrire de la poésie

Certes, on ne saurait faire de la poésie un simple moyen comme un autre d’accéder à quelque chose ou d’obtenir quelque chose. Cela dit, il y a bien, malgré tout, de bonnes raisons de lire et d’écrire de la poésie. Essayons d’en dresser la liste.

D’un point de vue individuel, lire et écrire de la poésie permettent de mieux se connaître soi-même. La poésie peint souvent des états psychologiques complexes, qui dépassent l’éventail limité à quelques couleurs que représentent les simples mots de colère, tristesse, joie, etc. Lire de la poésie permet d’approfondir notre compréhension de nos propres sentiments, en accédant à une palette beaucoup plus riche. Écrire de la poésie permet de verbaliser nos ressentis intérieurs, de clarifier ce que nous éprouvons en nous-mêmes par une recherche artistique et langagière spécifique à cette forme d’art.

C’est ainsi que, en particulier, la poésie peut aider à affronter la mort et le deuil. Les poètes contemporains qui abordent ces thèmes sont innombrables. Je pense à Michel Deguy, à Jacques Roubaud, à Jean-Michel Maulpoix, à Béatrice Bonhomme, à James Sacré, mais en vérité on pourrait presque tous les nommer. Que ce soit en tant que lecteur ou en tant que poète, la poésie peut aider à dépasser des états profondément douloureux, à comprendre que nous sommes loin d’être seuls à les vivre, et que nous pouvons les surmonter.

Des fleurs d’arbre (Image par pasja1000 de Pixabay)

Corollairement, lire et écrire de la poésie sont également des activités qui permettent de mieux comprendre les autres. Il est souvent difficile de se mettre à la place des autres, de tenter de deviner ce qu’ils ressentent. Lire et écrire de la poésie peut aider à développer ce travail d’empathie qui résoudrait bien des conflits. Il est naturel d’avoir tendance à percevoir le monde uniquement depuis notre propre point de vue, puisque c’est le seul dont nous disposons en permanence. La poésie peut contribuer à élargir notre point de vue sur le monde, sur les choses, sur les autres, à nous ouvrir sur leur altérité, leur différence. La poésie donne à voir le monde et nous fait apparaître sa beauté, y compris là où ne nous la voyions pas nécessairement au départ.

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Un aède (Image par VIVIANE MONCONDUIT de Pixabay)

La poésie a aussi une utilité collective. Trop souvent, nos sociétés contemporaines donnent l’impression de n’être qu’une juxtaposition d’individualités solitaires, qui ne se rencontrent qu’assez peu et qui, lorsqu’elles se rencontrent, ont bien du mal à le faire autrement que sur le mode du conflit. Or, une société, c’est avant tout un groupe fédéré, un ensemble de personnes qui vivent ensemble, un peu comme une famille, mais en beaucoup plus grand. La poésie peut aider à créer du lien. À vrai dire, pendant des siècles, elle a tenu ce rôle essentiel : les aèdes, les griots, avaient pour fonction de transmettre les grands mythes collectifs, de porter la mémoire du groupe. Cette fonction perdure aujourd’hui, par exemple chez un slammeur tel que Marc-Alexandre Oho Bambe, ou encore chez le poète épique Patrick Quillier, qui s’attache dans son dernier livre à porter la mémoire des « voix éclatées » de la Première Guerre mondiale.

Le poète, dramaturge et romancier Victor Hugo

Certes, toutes les fonctions jusqu’ici énumérées montrent que la poésie peut servir à autre chose qu’elle-même, mais je crois que ces fonctions-là sont nobles, et que la poésie ne se dégrade pas en les servant. Mais, pour en venir à une utilité qui concerne bien davantage la poésie en tant qu’art, il faut insister sur le fait que la poésie permet de dire l’indicible. En soi, il est impossible de dire l’indicible, c’est une contradiction logique. Mais la poésie permet de ruser. Elle permet d’aller au-delà de ce que le langage est censé pouvoir dire. Elle porte le langage au-delà de ses limites habituelles. Le poète trouve une façon de dire qui lui permet de décrire ce qui n’est pas censé être descriptible. La poésie peut ainsi donner des aperçus de l’absolu, elle peut donner de l’existence a ce qui n’en a pas, elle peut évoquer un couteau sans lame auquel on a retiré le manche, elle peut sonder le tréfonds de notre âme comme les profondeurs infinies du cosmos (je pense à Magnitudo parvi de Victor Hugo).

Alors, non, la poésie n’est pas inutile. Elle ne sert pas à rien, même quand elle a les apparences de la plus grande gratuité. Alors lisez de la poésie, ancienne ou récente, bonne ou mauvaise, lisez, parcourez, feuilletez, découvrez, et puis, si le cœur vous en dit, écrivez, vous n’y perdrez rien, écrivez ce que vous pensez, ce que vous ressentez, ce que vous voyez, amusez-vous à faire se marier les mots et les sonorités, on verra bien ce qu’il en sortira !

Et vous, qu’en pensez-vous ? À quoi sert-il, selon vous, de lire et d’écrire de la poésie ? Je vous invite à réagir dans l’espace des commentaires !

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