Danger, planète inconnue (Doppelgänger au Royaume-Uni, Journey to the Far Side of the Sun aux États-Unis) est un film britannique de science-fiction réalisé par Robert Parrish, sorti en 1969[1]. Certaines éditions DVD donnent le titre Danger : Planète inconnue[2].
Une sonde inhabitée du centre spatial européen Eurosec découvre une planète inconnue située de l’autre côté du Soleil, sur la même orbite que la Terre. Une mission habitée d’exploration est envoyée sur cette planète.
La mission embarque deux astronautes, l’Américain Glenn Ross et le scientifique anglais John Kane, placés en hibernation sous le contrôle de machines de circulation extra-corporelle durant les trois semaines du voyage. Mais la mission ne se déroule pas comme prévu et lorsqu’ils se réveillent à destination, une violente tempête projette la navette contre les montagnes, provoquant la destruction totale du vaisseau. Ayant été éjectés, Ross et Kane survivent et, blessés, sont secourus et découvrent qu’ils sont revenus sur Terre où ils subissent les critiques de leur hiérarchie.Après que Kane succombe à ses blessures, Ross découvre qu’ils ne sont pas sur Terre mais sur une planète qui en est l’image miroir.
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DANGER, PLANÈTE INCONNUE
Une sonde découvre une planète inconnue cachée derrière le Soleil et diamétralement opposée à la Terre. Deux astronautes sont choisis pour explorer ce nouveau territoire, mais la mission ne se passe pas comme prévu…
L’équipe du film nommé Danger, Planète inconnue, ou Doppelganger, un des titres originaux sans doute trop explicite sur le mystère entourant cette histoire, est un assemblage des plus fascinants. Son réalisateur, Robert Parrish, est une ancienne star d’Hollywood, cela dans plusieurs corps de métiers différents. Il fut tour à tour acteur chez John Ford dans sa jeunesse, puis monteur vedette des plus grands dans les années 1940, pour passer à la réalisation pour les studios américains. Passé de mode et déchu de son statut de star, il se retrouve aux commandes de films tel que cette histoire qui n’aurait pas dépareillée dans un épisode de la 4ème dimension (Twilight zone). Producteurs et co-scénaristes, Gerry et Sylvia Anderson sont eux célèbres pour leurs créations télévisuelles, avec les séries UFO et Cosmos 1999 avec Martin Landau, ou encore avec les fameuses poupées de l’espace, les Thunderbirds. Enfin, on retrouve dans le premier rôle le fameux Roy Thinnes, le David Vincent des Envahisseurs, la série culte des années 1960.
De quoi est-il question dans ce Danger, planète inconnue ? De conquête spatiale avant tout. Un équivalent européen de la NASA découvre une étrange planète inconnue qui pourrait bien abriter la vie de l’autre coté du Soleil. Toute la première moitié du film est concentrée sur les aspects géo-politiques entourant cette découverte, et sur la course pour la préparation d’une expédition vers l’astre nouveau. On ressent bien ici le poids de l’Histoire : en effet, c’est en cette même année 1969 qu’Apollo IX est lancée direction la Lune, avec à son bord Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Cela ponctue trois décennies de lancements et de tentatives pour être les premiers à atteindre cet objectif. Le film de Robert Parrish reprend cet enjeu, avec des aspects qui l’assimile au début à un film d’espionnage et littéralement à une course contre la montre. Cette première partie est très réussie, bâtissant une angoisse et une tension propre au genre, avec une excellente caractérisation fournie par un casting riche. Les préparatifs de la mission mettent en valeur la direction artistique soignée et visionnaire à sa manière.
Ce parfum de SF d’antan
C’est avec le décollage des deux astronautes que l’histoire prend une toute autre forme. Elle devient un conte fantastique qui lorgne de plus en plus du coté des pulps américains des années 1950. Si le spectateur de 2019 est rodé à ce type d’intrigue, et n’aura aucun mal à voir venir le dénouement, cela ne gâche en rien le plaisir de la progression narrative du film. Le plaisir de voir découvrir la vérité sur la nature du voyage des deux protagonistes est énorme, la mise en scène arrivant à contourner bien des obstacles, rendant crédible les cotés les plus loufoques du dernier tiers. Selon les mots de Jean-Pierre Dionnet, qui a eu la bonne idée de programmer ce film de science-fiction rare tant en salle qu’en vidéo, « on est chez les fous » dans ce dernier tiers de l’histoire. Pourtant, tout est infiniment logique ici, à tel point que le ton tragique de la conclusion sonne comme un verdict implacable et définitif.
Danger, planète inconnue a ce parfum des vieux films fantastiques, qui, s’ils privilégient la réflexion et presque une analyse philosophique du genre, n’oublie pas de divertir et de le faire avec classe. Rien n’est sacrifié, ni les costumes, ni les effets spéciaux, et, dans la mesure du possible, il est surprenant de voir qu’avec les moyens de l’époque, la beauté du film reste presque intacte. Tous les ingrédients cités en introduction, un réalisateur talentueux et polyvalent, des scénaristes producteurs aguerris et amoureux de la science-fiction, et une icône tel que Roy Thinnes en premier rôle, donne une petite pépite délicieuse à (re) découvrir.
Auteur
Florent Boutet
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une odyssée psychédelique
Oui, le film est le reflet de son époque et c’est aussi pour cela qu’il est passionnant à redécouvrir aujourd’hui avec son cachet visuel quelque peu désuet mais au charme indéniable, rappelant les illustrations des couvertures des romans de S-F des années 50 (on pense notamment à celles pour Jimmy Guieu ou Maurice Limat dans la collection « Anticipation » chez Fleuve Noir). Evidemment on y sent aussi l’influence de 2001 : l’odyssée de l’espace sorti seulement un an auparavant. Comme dans le film de Stanley Kubrick, les vaisseaux voguent lentement et en silence dans l’espace et il y a des scènes hallucinatoires où l’on passe d’un monde à l’autre à grand renfort d’effets psychédéliques. Pourtant, à vrai dire, le film ne ressemble à rien d’autre qu’à une production Gerry & Sylvia Anderson. Tous leurs tics de mise en scène et leurs palettes de ressorts dramatiques sont là, à commencer par la musique de Barry Gray (qui a signé celles de toutes leurs séries télé), immédiatement identifiable pour les fans et qui souvent fait office de jingles servant de transitions entre les scènes. La part belle est aussi faite aux engins futuristes. Fusées, avions supersoniques qui décollent, atterrissent, s’arriment les uns aux autres ou se désarriment dans de longues scènes qui en font des personnages à part entière tout aussi importants que les acteurs. Un choix artistique chez le couple Anderson qui d’ailleurs créait lui-même les designs de tous les engins futuristes apparaissant dans leurs productions. Leur associé Derek Meddings (grand spécialiste des effets spéciaux en Angleterre durant les années 60-70) ayant, lui, en charge de les construire ensuite en modèles réduits et de filmer toutes les scènes d’effets spéciaux. Question effets spéciaux justement, on est servi ! Et les amateurs de techniques pré-CGI et de maquettes trouveront là largement matière à plusieurs orgasmes oculaires. Une scène avec une centrifugeuse durant l’entraînement des astronautes (scène dont Derrek Meddings livrera lui-même un remake dix ans plus tard dans le James Bond Moonraker de Lewis Gilbert), crashs de navettes avec explosions à tout va et décollage d’une fusée qu’on jurerait presque être issue d’images d’archives de la NASA tant le souci du détail va loin.
Synopsis Danger, planète inconnue
Une sonde inhabitée du centre spatial européen Eurosec vient de découvrir une planète inconnue qui orbite de l’autre côté du Soleil par rapport à la terre. Une mission habitée d’exploration est envoyée sur cette planète avec deux astronautes : l’américain Glenn Ross et un scientifique anglais, John Kane. Durant les trois semaines du voyage ils sont placés en hibernation sous le contrôle de machines de circulation extra-corporelle. À l’arrivée sur la planète de destination, un mauvais fonctionnement de l’ordinateur de bord cause un crash et la destruction totale du vaisseau. Glenn Ross et John Kane, blessés, sont secourus et découvrent qu’ils semblent être revenus sur Terre. Alors que John Kane succombe à ses blessures, Gless Ross découvre qu’ils ne sont en fait pas sur Terre mais sur une planète qui en est l’image miroir.
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