La rentrée en sixième n’est pas toujours facile. Dès le premier jour, Ralph fait de Lana son bouc émissaire et tous les moyens sont bons pour la tourmenter. Zélie, elle, préfère regarder ailleurs ; pas question d’être une balance, surtout quand on veut être aimée et populaire dans sa classe.
Lana va-t-elle se laisser faire ?
Et pourquoi Ralph agit-il ainsi ?
Tour à tour, Lana, Ralph et Zelie racontent l’histoire.
Loin de tout manichéisme, un roman qui invite à la réflexion sur le harcèlement.
Dès 11 ans.
Sélection Prix des Inco CM2/6ème – 2021/2022
rix des jeunes lecteurs
Prix Renaudot des Benjamins
Prix Kilalu 2021
Dernier roman jeunesse dévoré grâce à Didier Jeunesse : Des bleus au cartable de Muriel Zürcher.
La rentrée en sixième n’est pas toujours facile…. comme nous allons le constater.
Dès le premier jour, Ralph fait de Lana son bouc émissaire et tous les moyens sont bons pour la tourmenter.
Zélie, elle, préfère regarder ailleurs ; pas question d’être une balance, surtout quand on veut être aimée et populaire dans sa classe.
Lana va-t-elle se laisser faire ?
Et pourquoi Ralph agit-il ainsi ?
Tour à tour, Lana, Ralph et Zélie racontent l’histoire.
Des bleus au cartable est un excellent roman jeunesse que je conseille à tous, dès 10 ans.
Nous avons trois points de vue car trois narrateurs : Lana, la harcelée ; Zélie, qui veut être populaire et ne surtout pas être une balance ; mais aussi Ralph le harceleur.
Trois enfants de 11 ans parmi tant d’autres, et dont l’histoire, classique, fait froid dans le dos ! Il est facile de se retrouver dans un ou plusieurs des personnages. Surtout qu’il y a une raison au comportement de Ralph. S’il en veut à Lana c’est car il a peur qu’elle révèle quelque chose. En soi, ce gamin n’est pas méchant mais il préfère attaquer plutôt qu’être attaqué. C’est compréhensible, même si je ne cautionne absolument pas son comportement.
J’ai apprécié que Muriel Zürcher n’aille pas trop loin. C’est un roman jeunesse à partir de 10 – 11 ans, avec de jeunes élèves. S’ils avaient été plus loin dans les actes de harcèlement cela aurait été trop, et pas crédible. le harcèlement reste de trop, un enfant n’a pas à faire subir ce que Ralph fait subir à Lana. Mais cela reste en adéquation avec leur age.
Les adultes sont très à l’écoute, notamment les mamans quand les filles décident de parler. Et là encore, c’est crédible. Il ne faut pas minimiser les faits, écouter les enfants, ne pas juger et c’est ce qui arrive ici.
De plus, une initiative prise par le corps enseignant dans la dernière partie du roman est une excellente idée. Il faudrait vraiment que ce genre de solution soit proposée car des ateliers pour prévenir et comprendre le harcèlement scolaire sont plus que nécessaire de nos jours. Et aussi, comment se défendre face à certains comportement !
Des bleus au cartable est un vrai coup de coeur car il est extrêmement bien ficelé. La plume de Muriel Zürcher fait mouche, elle est tout à fait adapté aux élèves dès le CM2 ou la sixième.
Je suis conquise, et je mets un énorme cinq étoiles à ce très bon roman.
Voici un livre sur un sujet qui m’interpelle énormément : le harcèlement scolaire.
On y découvre l’histoire de Lana, Zélie et Ralph. Trois adolescents bien différents mais qui ont peut-être plus de points communs qu’ils ne le pensent. Ralph dès le début de l’année va être horrible avec Lana et tout cela sous le rire moqueur de Zélie. J’ai bien aimé la manière dont l’autrice montre à quel point le harcèlement peut être dégradant et comment il peut dégénérer même si ici cela va heureusement bien se finir . Cependant, ce n’est pas toujours le cas et je trouve qu’il est important de parler de ce sujet aux jeunes. Ce livre y parvient parfaitement car on se retrouve une fois dans la peau de Lana, puis dans celle de Zélie et ensuite dans celle de Ralph. On a les trois témoignages et c’est intéressant de voir exactement comment ils en sont arrivés là.
Ce que j’ai aussi beaucoup aimé c’est la réaction que les parents vont avoir. Je les ai trouvées justes et fortes. Cela permet aussi de montrer aux jeunes que parler de leur problème les aidera à les surmonter. Il ne faut pas hésiter à se tourner vers ses proches ou encore le personnel enseignant afin de dénoncer le harcèlement. Même si ici, j’ai trouvé les personnes travaillant à l’école assez effacées. A part au tout début une personne mais c’est tout et c’est bien dommage.
En résumé, c’est un bon livre à mettre entre toutes les mains afin de sensibiliser les jeunes et moins jeunes à ce problème grave et de plus en plus récurrent malheureusement. Je le conseille vivement. Et n’oubliez pas, si vous êtes harcelés, n’hésitez pas à en parler à vos proches ou à des professionnels. Ne restez pas seuls.
Je remercie les éditions Didider Jeunesse et NetGalleyFrance pour cette lecture.
Présentation générale
Zélie, Lana et Ralph entrent en 6ème. La maman de Lana, mère célibataire, gagne chichement sa vie en vendant des bijoux sur les marchés. Lana n’a pas les moyens de s’acheter le cartable à la mode ni les baskets neuves conseillées par le collège. Ralph, lui, est amoureux de Zélie. Il appartient à un milieu très privilégié mais ses parents étant souvent absents, il est livré aux violences d’un grand frère qui ne le laisse jamais tranquille. Dès le jour de la rentrée, sans raison apparente, Ralph commence à cruellement harceler Lana. Quant à Zélie, elle détourne le regard. Car il n’est pas question d’être une « balance » aux yeux des autres. Comment Lana va-t-elle se sortir de cette situation ?
Nos commentaires
C’est un roman à trois voix. De septembre à novembre, les trois enfants racontent l’histoire de leur point de vue, celui du harceleur, de la personne harcelée et celui du témoin. Tout est dit dès la première phrase : « Devenir populaire c’est pas si facile. ».Et c’est pourtant la préoccupation première quand on arrive au collège. Ralph fait tout de suite de Lana son bouc émissaire. Zélie fait celle qui ne voit rien parce qu’il est hors de question de dénoncer un camarade. Lana va-t-elle se laisser faire ? Zélie va-telle assumer le fait de continuer à ne pas s’en mêler lorsque Lana, suite à une bagarre avec Ralph, risque un conseil de discipline ? Ce roman est très en phase avec les préoccupations des jeunes adolescents : Etre « populaire » et pas « looser ». Ne pas être traité de « balance » quelle que soit la situation. Mais à quel prix ? Et jusqu’où ? Et il pose une parole juste et nécessaire sur un thème souvent passé sous silence : le harcèlement en milieu scolaire. L’écriture est sobre et fluide, le récit bien construit et dynamique. On entre très vite en empathie avec Lana. Il y a du suspense, de l’émotion, des attentes : Que va-t-il lui arriver ? Pour quelle raison Ralph s’acharne-t-il ainsi sur elle ?
Autour des trois enfants, les personnages adultes sont intéressants. Certains sont faillibles (et donc humains et crédibles…), ils ne voient d’abord rien de ce qui se passe comme les parents de Ralph. Certains se trompent, ne réagissent pas comme il le faudrait puis le reconnaissent et corrigent leur attitude : c’est le cas de la principale du collège. D’autres sont des adultes solides qui réussissent à aider et à protéger les enfants en les incitant à penser par eux-mêmes, en leur permettant de devenir plus autonomes, en les engageant à assumer leurs responsabilités. Ce sont la maman de Léna, celle de Zélie, et aussi la vieille dame aux chats qui « embauche » Lana pour lui permettre de gagner un peu d’argent et de prendre confiance en elle. Et puis, bien sûr, ce sont les intervenants qui,suite à cette histoire, vont mener au collège des ateliers contre le harcèlement. Ils vont permettre aux enfants, en se mettant tour à tour dans le rôle de la personne harcelée, du témoin, et, plus difficile, dans celui du harceleur, d’apprendre à se défendre, de trouver des solutions à des situations d’une grande violence dont il est souvent difficile de parler aux adultes.
Zélie est un personnage essentiel. C’est elle qui va engager les aveux, qui, aidée par la parole de sa mère, va se remettre en question et « faire bouger les lignes ». En partageant la lecture de ce roman avec de jeunes lecteurs, on pourra mettre en évidence les souffrances que peut infliger aux autres la culture ado des « vannes », des sarcasmes et des moqueries. Et le danger des pressions genrées qui pèsent souvent sur les garçons, poussés à devenir des petits durs et à cacher leur sensibilité. C’est ainsi que Ralph, lui-même victime de son frère aîné, occulte sa souffrance, refoule sa honte et reporte toute sa colère sur Lana.
Le livre se termine sur une situation apaisée où chacun des enfants a conscience d’avoir grandi. Zélie et Ralph pourront rester amoureux puisque Ralph aura mis des mots sur sa culpabilité et que ses parents seront redevenus protecteurs. Lana, elle, pourra enfin sortir de son isolement et construire les nouvelles amitiés qu’elle sera désormais en mesure de se choisir.
Ce roman peut être qualifié de « pédagogique » en ce sens, qu’aussi intéressant qu’abordable, il fera forcément réfléchir les lecteurs pré-ados sur leurs comportements et sur ceux de leurs camarades, sur les situations de harcèlement dont ils peuvent être victimes sans oser en parler, sur les réactions à avoir lorsque l’on est témoin de violences sur autrui. C’est aussi un livre qui met en évidence le rôle nécessaire et important des équipes éducatives et de l’administration scolaire face au problème du harcèlement. Et le rôle non moins important des parents qui se doivent d’être attentifs et ouverts au dialogue.
Un livre important et un grand plaisir de lecture !
Pour accompagner la lecture
Pour en savoir plus sur l’auteur :
Rendez-vous sur son site
Muriel Zürcher explique ce qui a présidé à l’écriture du livre dans une vidéo
Pour une lecture en résonance :
Le livre de Roger Judenne,
Unique témoin
, chez LIRE ET PARTIR pose la question du témoignage face à une agression : Si l’on témoigne, est-on un délateur ?
Le livre Isis, 13 ans, 1,60m, 82 kilos de Sophie Rigal-Goulard traite également du harcèlement. Comme le titre l’indique le harcèlement est cette fois lié au physique.
Noëlle Breham évoque son coup de coeur, Des bleus aux cartables dans l’émission Les p’tits bateaux sur France Inter
Article mis en ligne le 29.03.2022
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