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Larve a queue de rat

Les larves à queue de rat sont les larves de certaines espèces de syrphes appartenant aux tribus Eristalini et Sericomyiini[1]. Une caractéristique des larves à queue de rat est de posséder un siphon respiratoire télescopique en forme de tube situé à son extrémité postérieure[2]. Cela agit comme un tuba, permettant à la larve de respirer de l’air lorsqu’elle est immergée. Le siphon est généralement aussi long que le corps de l’asticot (à maturité), mais peut être prolongé jusqu’à 150 mm. Cet organe donne à la larve son nom commun[2].

La larve à queue de rat la plus couramment rencontrée est celle de la mouche faux-bourdon, Eristalis tenax . Il vit dans des eaux stagnantes, dépourvues d’oxygène, à haute teneur en matières organiques. Il est assez tolérant à la pollution et peut vivre dans les lagunes d’eaux usées et les fosse d’aisances[2].

Ces larves, communément appelées « souris », sont élevées et vendues comme appâts pour poissons . Elles sont particulièrement appréciées pour la pêche sur glace .

Occasionnellement, des cas ont été documentés de myiase intestinale humaine causée par la mouche à queue de rat. Les symptômes peuvent aller d’aucun (asymptomatique) à des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements ou un prurit anal . L’infection peut être causée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, mais des doutes ont été émis quant au fait que les larves de mouches accidentellement ingérées pourraient survivre dans le tractus gastro-intestinal . Zumpt a proposé une alternative appelée « myiase rectale ». Les mouches, attirées par les matières fécales, peuvent déposer leurs œufs ou leurs larves près ou dans l’anus, et les larves pénètrent alors plus loin dans le rectum. Ils peuvent survivre en se nourrissant d’excréments à cet endroit, tant que le tube respiratoire atteint l’anus[2],[3].

Larve d’Eristalis, Photo LC

Connaissez vous les « larves à queue de rat » ? Les Diptères, Syrphidae avant d’être adultes, pondent dans l’eau, y compris dans des milieux « sales », eutrophisés (photo ci-dessous).

Milieu de la découverte : une fosse à lisier où stagne une eau des plus sales qui soit !

Mais aussi : les mares temporaires, les eaux croupies, les abreuvoirs à bovins, les récupérateurs d’eau, etc.

Cet appendice est très long et fonctionne comme un « tuba » pour respirer sous l’eau.

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Une fois leur cycle terminé, les larves s’en vont nymphoser non loin pour devenir de belles mouches nectarifères, et devenir comme ça :

Syrphe du genre Eristalis Photo LC

Il existe d’autres Syrphes présentant cette caractéristique : les Helophilus : mais la larve reste plus petite ainsi que les Diptères Stratyiomidae.

Je reconnais que ce reportage n’a rien de « ragoutant » mais reconnaissez de votre côté qu’il s’agit là d’une singulière particularité ! D’autre part ces larves possèdent un atout de taille : elles participent à la dégradation de la matière organique et les adultes à polliniser. Deux bonnes raisons de ne pas les tuer.

Tout a une utilité dans la nature ! Il suffit de trouver laquelle !

Remerciements à Damien TOP pour ses précisions sur les Syrphes.

Parmi les mouches de la famille des Syrphidae, certaines pondent leurs oeufs dans l’eau et donnent ainsi naissances à de très étranges et repoussantes larves à queue de rat. Ce sont les mouches du genre Eristalis qui sont responsables de ces horribles larves parfois présentes dans les eaux stagnantes…

Les vers larves à queue de rat sont les asticots des mouches (ordre des diptères) de la sous-famille des Eristalinae et du genre Eristalis. Ces mouches appartiennent à la famille des syrphes (Syrphidae) que l’on reconnait facilement à leur vol stationnaire lorsqu’elles sont adultes. Une des espèces les plus communes en France est Eristalis tenax aussi appelée Eristale tance, Eristale gluante ou Mouche pourceau.

Photographie d’une syrphe adulte appartenant aux éristales gluantes (Eristalis tenax). Il s’agit d’un mâle (les yeux sont collés), photographié en Alsace sur des fleurs de Verge d’Or du Canada (Solidago canadensis), une plante invasive :

Eristalis tenax adulte. Photographié en Alsace sur une fleur de Verge d’or du Canada ou Solidago canadensis. Cette mouche est une syrphe, cela signifie qu’elle appartient à la famille des syrphidae. JPEG - 387.1 ko Eristalis tenax, éristale gluante mâle

Quel est le cycle de vie des éristales ?

Les mouches du genre Eristalis se nourrissent de pollen et de nectar de fleur à l’état adulte. Elles participent donc à la pollinisation des fleurs de nos jardins. Les adultes sont actifs la plupart de l’année à part pendant les mois les plus froids de l’hiver qu’ils passent cachés à l’abri du froid. Dès le retour du printemps, ils s’accouplent et les femelles pondent leurs oeufs à la surface des eaux stagnantes. Les larves se nourrissent probablement de matière en décomposition et de bactéries. Pour respirer, les larves possèdent un long siphon respiratoire qu’elles laissent souvent affleurer à la surface de l’eau, c’est ce siphon qui leur vaut le surnom de larve queue de rat. Elles passent par trois stades larvaires avant de quitter le milieu aquatique. Elles forment alors une pupe dont la forme est similaire à celle de la larve. Dans ces pupes, les larves se métamorphosent en mouches adultes et s’envolent à leur tour, le cycle de vie recommence.

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Photographie d’une larve queue de rat sur le dos, le fond noir permet de mettre en évidence les organes de la larve que l’on devine à travers sa cuticule transparente :

Larve d’Eristalis (probablement Eristalis tenax) photographiée en macro sur fond blanc. Ce ver de mouche est aquatique et appartient à la famille des Syrphidae. JPEG - 425.7 ko Larve d’éristale sur fond noir

Voici une vidéo d’une larve d’éristale à queue de rat se déplaçant dans l’eau. On note les nombreuses paires de « pattes » et sa capacité à se déplacer collée sous la surface de l’eau. On voit aussi que le siphon respiratoire reste toujours à la surface.

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La nage n’est pas très efficace et comme le fond en plastique sur lequel la larve est filmé est lisse, elle a du mal à s’y cramponner !

Où vivent les larves à queue de rat ?

Les larves à queue de rat vivent dans les milieux très humides et riches en matière organique en décomposition. Dans la nature, il s’agit principalement de flaques ou de mares temporaires en forêt. Dans les mares permanentes, les amphibiens et les insectes prédateurs comme les dytiques ou les larves de libellules s’attaquent rapidement aux larves d’éristales qui nagent très mal. Ceci explique pourquoi les vers à queue de rat se rencontrent surtout dans les points d’eau temporaires dans la nature.
On les trouve également dans les réservoirs d’eau de pluie, les bacs contenant de l’eau croupie, les seaux de préparations de purins à base de végétaux ou les fosses à lisiers dans les fermes et les élevages de bétail.
Cet habitat très peu engageant présente des conditions de vie assez contraignantes… Une des principales difficultés est que ce type de milieu de vie est souvent pauvre en oxygène. Le siphon respiratoire des larves à queue de rat est donc essentiel à leur survie. Les larves doivent aussi pouvoir se déplacer dans cet environnement aquatique parfois densément chargé de particules organiques. Pour se mouvoir, les larves à queue de rat possèdent six paires de pattes équipées de soies recourbées en forme de griffes avec lesquelles elles s’accrochent à ce qui les entoure.

Photographie macro d’une larve d’éristale sur fond blanc, on distingue bien les paires de pattes recouvertes de soies recourbées :

Un ver aquatique ou "larve à queue de rat" du genre Eristalis (Syrphidae ; Eristalinae ; Eristalis cf tenax). Macro sur fond blanc en milieu aquatique. JPEG - 166.6 ko Larve d’Eristale vue ventrale

Faut-il se débarrasser de ces larves de mouches à queue de rat ?

Les éristales ou larves à queue de rat présentes dans les mares, flaques et réservoirs d’eau de pluie sont inoffensives et il est inutile de les tuer. Elles participent à la dégradation de la matière organique et sont à la base de la chaine alimentaire de nombreux animaux. Si vous souhaitez tout de même ne plus les voir, le mieux et d’installer un couvercle sur vos réservoirs d’eau stagnante pour éviter que des larves de moustiques ne s’y installent. Vous pouvez pécher les larves de votre bassin ou réservoir d’eau en passant une épuisette d’aquarium ou un filet à alevins pour les capturer.

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Si vous en trouvez dans vos toilettes, c’est qu’il est probablement grand temps de faire un grand nettoyage et d’utiliser des produits ménagers pour nettoyer les conduits d’évacuation de vos WC. Si l’eau s’écoule mal, il est possible que les larves se développent dans les siphons ou les conduits d’évacuation où l’eau croupie.
Toutefois, de rares cas de myiases intestinales (comprendre le développement de larves de mouches dans le corps humain) liées à Eristalis tenax ou à des espèces proches sont connus des médecins. Ces « myiases » ont lieu principalement dans les pays tropicaux mais également dans des pays européens comme la France et la Belgique. Les médecins semblent insister sur la rareté de ces cas et les qualifient d’exceptionnels. Les causes possibles de contamination du système digestif des humains par ces mouches sont la consommation de viandes crues (tartares, filets américains) ou de légumes consommés crus et non rincés après avoir été arrosés de purins contenant des oeufs et larves d’éristales (ce qui pourrait donc inclure le purin d’ortie ?) [1] [2].

Photographie sur fond blanc d’une larve à queue de rat, de profil. La larve a été observée en Alsace, dans un réservoir d’eau de pluie contenant des feuilles mortes, en compagnie de larves de moustiques et de larves de Chaoboridae :

Photographie d’une larve aquatique de syrphe (mouche, ordre des diptères), du genre Eristalis. Photographiée de profil sur fond blanc. Il s’agit probablement de l’espèce commune Eristalis tenax. JPEG - 167.4 ko Larve queue de rat – Eristalis cf tenax

Une célébrité a été choisie pour donner son nom à une de ces mouches…

Petite anecdote, deux mouches du genre ont été nommées Eristalis gatesi et Eristalis alleni, en hommage à Bill Gates et Paul Allen, les créateurs de l’entreprise Microsoft, pour leur contribution à la science et à l’étude des mouches via le développement de l’informatique [3]. L’hommage ne semble pas être ironique, bien que l’auteur de la description des espèces soit très certainement au courant des moeurs des larves de syrphes du genre Eristalis.

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