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Le cid acte 2 scene 2 analyse

Un duel

lecture analytique de la scène 2 de l’acte II

Cette scène commence par des répliques très courtes dans lesquelles Rodrigue interpelle le Comte (« À moi, Comte, deux mots »). Les répliques de Rodrigue se poursuivent par une série d’interrogations auxquelles le Comte répond tout d’abord par des monosyllabes traduisant le mépris qu’il éprouve pour son interlocuteur (« Parle », « Oui »…). Ces questions n’attendent pas particulièrement de réponses (« Connais-tu bien don Diègue ? », « Sais-tu que ce vieillard fut la vertu même […] ? »). Ce sont des interrogations rhétoriques visant à attirer l’attention du Comte. Rodrigue cherche alors à provoquer le responsable de l’humiliation que sa famille a subie. Il va même jusqu’à tutoyer celui qui ferait « trembler d’effroi » tout autre que lui.
Avec toute la présomption de la jeunesse, il affirme en des phrases devenues proverbiales, sa valeur qui ne s’est alors jamais illustrée dans les combats :

« La valeur n’attend point le nombre des années »

« Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître »

« Ton bras est invaincu, mais non pas invincible »

Le Comte, après avoir déploré la vanité de celui qui se prétend son adversaire («[…] qui t’a rendu si vain »), explique à Rodrigue qu’il ne tirerait aucune gloire d’un tel duel. Il affirme :

« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »

Le vers est construit sur une opposition rendue évidente par la virgule qui sépare chaque hémistiche (chacun de six syllabes). À l’intérieur de ces hémistiches, les mots « vaincre » s’opposent à «triomphe » et « péril » à « gloire ». Enfin, l’opposition est encore soulignée par la préposition « sans » répétée à la même place (on a donc un parallélisme), mais aussi par les assonances (répétitions de sons vocaliques) « ain » et « an », « on » et « om ».

Mais, la dispute s’achève sur la décision de se battre.

Au cœur de la scène, les répliques se font plus longues (le Comte tente même d’apaiser la colère de celui qui l’insulte). Ce n’est qu’à la fin qu’elles raccourcissent à nouveau, révélant par avance un combat qui n’est encore qu’affrontement verbal, mais qui doit s’achever dans le sang. Ces répliques très courtes sont ce qu’on appelle des stichomythies :

Le Comte :
Retire-toi d’ici.

Don Rodrigue :
Marchons sans discourir.

Le Comte :
Es-tu si las de vivre ?

L’issue de cette rencontre entre Rodrigue et le comte est donc fatale : elle s’achève par un duel, ce que soulignent les dernières répliques. Cependant, les règles du théâtre classique interdisent la représentation de la violence sur scène. C’est l’une des règles de bienséance qui remplace l’acte par un discours. De toute façon, Don Alonse ne laisse aucune place à l’équivoque : « Sire, le Comte est mort » (scène 7 de l’acte II).

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Couverture pour Le Cid Corneille, Le Cid
Acte II, scène 2
Explication linéaire

Introduction

Corneille n’a pas inventé les personnages, qui ont réellement existé dans l’espagne du 11e siècle. Le Cid était un mercenaire chrétien, héros de la Reconquista. Réputé invaincu, il devint rapidement une figure légendaire. C’est dans la Cathédrale Santa María de Burgos, que vous pourrez voir son tombeau, et celui de son épouse Chimène.

Il est vrai que Corneille s’inspire d’une pièce existante, Les Enfances du Cid, de Guillén de Castro. C’est pourquoi le tragédien Jean Mairet accuse Corneille de plagiat. C’est l’Académie française qui va arbitrer le débat et laver Corneille de cette accusation. Mais elle fait tout de même remarquer que Corneille n’a respecté ni l’unité de temps, ni l’unité de lieu, ni la vraisemblance ni les bienséances.

En effet, vous allez voir que notre scène 2 de l’acte II représente bien une tendance baroque qui s’éloigne des règles classiques. Don Rodrigue ayant résolu de venger son père se retrouve enfin face à l’auteur de ce forfait : Don Gomès, le comte de Gormas. Mais cet homme est aussi le père de sa fiancée Chimène… Le jeune homme a déjà renoncé à elle car il sait que son honneur doit passer avant tout. D’ailleurs, il n’a pas le choix, Chimène n’épousera pas un homme sans honneur de toutes les façons !

Cette scène apparaît comme une véritable joute verbale, un combat de mots. Elle précipite le duel à l’épée qui ne sera pas représenté sur scène pour des raisons de bienséance. Mais tout n’est pas si simple : les deux hommes s’admirent mutuellement. Et c’est ça qui fait la beauté de cette scène : ils ne se confrontent pas pour ce qui les oppose, mais au contraire pour ce qui les lie : le sens de l’honneur et du devoir.

Problématique

Comment Corneille utilise-t-il les ressorts du théâtre pour mettre en scène une confrontation entre deux personnages dont les valeurs communes rendent paradoxalement leur duel inévitable ?

Axes utiles pour un commentaire composé

> Un dialogue où la vivacité des échanges et des traits d’esprit en font déjà une véritable joute verbale.
> Une pièce de théâtre qui suggère une mise en scène rythmée, jouant sur les gestes et les regards.
> Une esthétique baroque à la limite des règles de la bienséance.
> Une confrontation entre deux hommes qui repose paradoxalement sur des valeurs communes et une admiration mutuelle.
> Des valeurs propres à la noblesse, transmises de père en fils, qui rendent justement la vengeance inévitable.

Premier mouvement :
Une confrontation verbale

DON RODRIGUE
À moi, comte, deux mots.

LE COMTE
Parle.

DON RODRIGUE
Ôte-moi d’un doute.
Connais-tu bien Don Diègue ?

LE COMTE
Oui.

DON RODRIGUE
Parlons bas ; écoute.
Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
La vaillance et l’honneur de son temps ? Le sais-tu ?

LE COMTE
Peut-être.

DON RODRIGUE
Cette ardeur que dans les yeux je porte,
Sais-tu que c’est son sang ? Le sais-tu ?

LE COMTE
Que m’importe ?

DON RODRIGUE
À quatre pas d’ici je te le fais savoir.

Cette scène s’ouvre sur un dialogue vif, qui prépare un duel, et qui d’une certaine manière, illustre déjà un duel sous le regard du spectateur. Le rythme est saccadé, avec des répliques très courtes : c’est ce qu’on appelle des stichomythies.

Corneille n’a pas inventé les personnages, qui ont réellement existé dans l’espagne du 11e siècle. Le Cid était un mercenaire chrétien, héros de la Reconquista. Réputé invaincu, il devint rapidement une figure légendaire. C’est dans la Cathédrale Santa María de Burgos, que vous pourrez voir son tombeau, et celui de son épouse Chimène.Il est vrai que Corneille s’inspire d’une pièce existante, Les Enfances du Cid, de Guillén de Castro. C’est pourquoi le tragédien Jean Mairet accuse Corneille de plagiat. C’est l’Académie française qui va arbitrer le débat et laver Corneille de cette accusation. Mais elle fait tout de même remarquer que Corneille n’a respecté ni l’unité de temps, ni l’unité de lieu, ni la vraisemblance ni les bienséances.En effet, vous allez voir que notre scène 2 de l’acte II représente bien une tendance baroque qui s’éloigne des règles classiques. Don Rodrigue ayant résolu de venger son père se retrouve enfin face à l’auteur de ce forfait : Don Gomès, le comte de Gormas. Mais cet homme est aussi le père de sa fiancée Chimène… Le jeune homme a déjà renoncé à elle car il sait que son honneur doit passer avant tout. D’ailleurs, il n’a pas le choix, Chimène n’épousera pas un homme sans honneur de toutes les façons !Cette scène apparaît comme une véritable joute verbale, un combat de mots. Elle précipite le duel à l’épée qui ne sera pas représenté sur scène pour des raisons de bienséance. Mais tout n’est pas si simple : les deux hommes s’admirent mutuellement. Et c’est ça qui fait la beauté de cette scène : ils ne se confrontent pas pour ce qui les oppose, mais au contraire pour ce qui les lie : le sens de l’honneur et du devoir.Comment Corneille utilise-t-il les ressorts du théâtre pour mettre en scène une confrontation entre deux personnages dont les valeurs communes rendent paradoxalement leur duel inévitable ?> Un dialogue où la vivacité des échanges et des traits d’esprit en font déjà une véritable joute verbale.> Une pièce de théâtre qui suggère une mise en scène rythmée, jouant sur les gestes et les regards.> Une esthétique baroque à la limite des règles de la bienséance.> Une confrontation entre deux hommes qui repose paradoxalement sur des valeurs communes et une admiration mutuelle.> Des valeurs propres à la noblesse, transmises de père en fils, qui rendent justement la vengeance inévitable.Cette scène s’ouvre sur un dialogue vif, qui prépare un duel, et qui d’une certaine manière, illustre déjà un duel sous le regard du spectateur. Le rythme est saccadé, avec des répliques très courtes : c’est ce qu’on appelle des stichomythies.

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Le cid acte 2 scene 2

435

mots

2 pages

Cette scène commence par des répliques très courtes dans lesquelles Rodrigue interpelle le Comte («À moi, Comte, deux mots»). Les répliques de Rodrigue se poursuivent par une série d’interrogations auxquelles le Comte répond tout d’abord par des monosyllabes traduisant le mépris qu’il éprouve pour son interlocuteur («Parle», «Oui»…). Ces questions n’attendent pas particulièrement de réponses («Connais-tu bien don Diègue ?», «Sais-tu que ce vieillard fut la vertu même […] ?»). Ce sont des interrogations rhétoriques visant à attirer l’attention du Comte. Rodrigue cherche alors à provoquer le responsable de l’humiliation que sa famille a subie. Il va même jusqu’à tutoyer celui qui ferait «trembler d’effroi» tout autre que lui.
Avec toute la présomption de la jeunesse, il affirme en des phrases devenues proverbiales, sa valeur qui ne s’est alors jamais illustrée dans les combats :

«La valeur n’attend point le nombre des années»

«Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître»

«Ton bras est invaincu, mais non pas invincible»

Le Comte, après avoir déploré la vanité de celui qui se prétend son adversaire («[…] qui t’a rendu si vain»), explique à Rodrigue qu’il ne tirerait aucune gloire d’un tel duel. Il affirme :

«À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire»

Le vers est construit sur une opposition rendue évidente par la virgule qui sépare chaque hémistiche (chacun de six syllabes). À l’intérieur de ces hémistiches, les mots «vaincre» s’opposent à «triomphe» et «péril» à «gloire». Enfin, l’opposition est encore soulignée par la préposition «sans» répétée à la même place (on a donc un parallélisme), mais aussi par les assonances (répétitions de sons vocaliques) «ain» et «an», «on» et «om».

Mais, la dispute s’achève sur la décision de se battre.

Au cœur de la scène, les répliques se font plus longues (le Comte tente même d’apaiser la colère de celui qui l’insulte). Ce n’est qu’à la fin

LE CID ACTE II SCENE 2 : Le duel entre Rodrigue et le comte.

 

Intro:

Donner ou prendre une vie pour une question d’honneur semble une coutume barbare et étrange dans notre société. Il s’agit pourtant d’une notion fondamentale si l’on veut comprendre

le

Cid

, écrit par Corneille en 1637. En effet, nous nous intéresserons à une scène de confrontation entre Rodrigue et Corneille, avant leur combat à mort. Nous verrons que ce dialogue est déjà un duel verbal, puis dans un second temps nous aborderons les deux personnages et le système de valeurs propre à leurs castes.

 

I_Un duel verbal.

A.Un vocabulaire guerrier.

-Puisque la règle de la bienséance interdit le combat sur scène : le dialogue devient l’occasion d’un véritable duel verbal. Voca. Guerrier et viril : « sang », « honneur »,  « arme », « force », etc.

-Métomymie, Rodrigue dit qu’il attaque « un bras puissant ».

B.Le langage de l’action.

-Le langage employé est bien celui de l’action.

Les phrases sont courtes et énergiques

. Ce sont deux guerriers qui s’entretriennent vigoureusement. Impératif aux vers 397, 398, 399, 404, 439, 440.

-Les mots cédent à l’action

« Marchons sans discourir »

— Ils vont se battre.

C.Les mots comme des coups.

-Dès le vers 401/402 « Le sais tu ? » m’artèle le texte en affirmant les valeurs de DD et donc le sang/la famille de Rodrigue.

-Vers suivant 398, 400, 403, 401 

questions oratoires

= rappel des qualités héroiques.

Stichomyties (vers 238/441) évoquent un échange de coups rapides.

-C’est un combat noble, le

voca est héroique

. (vers 405,410,416,417,434,441,442)

 

II_ Des personnages qui suivent le code de l’honneur.

A.Un respect mutuel.

-Même si ces 2 persos sont des ennemis mortels, ils se respectent :

Vocabulaire de

l’éloge

: « vainceur », « invaincu », « cavalier parfait », « grand coeur », « manianisme », « un seul bruit de votre nom et ils tremblent d’éffrois ».

– Car ils possèdent les mêmes valeurs. Voca de la noblesse « ardeur », « vertu », « honneur », « vaillance » etc.

B.Une tentative de conciliation du comte ?

Comme le comte aime bien R et il essaie de lui faire changer d’avis, par

2 stratégies

:

1/ En l’impressionant « vain » « présomptueux », il dit même qu’il accepte la mort.

2/ En le flattant, tirade vers 419/436, il approuve le comportement de R et lui avoue qu’il l’admirait et même « mon âme avec plaisirs te destinait ma fille ». La tirade s’achève ac de la pitier « le regret de ta mort ».

C. …Ou un teste ?

-R repousse le C et ses propositions : « indigne pitié ». Et le provoque  » As tu peur de mourir? » (V.440). Le comte lui lance alors une invitation à se battre, il approuve « Tu fais ton devoir » v.442.

– La dernière phrase est une sentence  » qui survit un moment à l’honneur de son père ».

– Ce n’est plus les personnages qui sont mit en jeu mais l‘honneur. On peut se demander si le comte en essayant d’amadouer Rodrigue ne lui faisait pas passer un teste? Pour vérifier son âme inflexible.

CLL partielle : Le statut de noble implique des droits mais surtout des devoirs. Le 1er devoir : mourir au combat pour se conformer au code de l’honneur, comme on le peut le voir dans cette scène.

 



CONCLUSION GENERALE:

La violence des mots annonce la violence d’un combat que les spectateurs ne sont pas censer voir à l’époque des règles de la bienséance. Le code de l’honneur implique que ce combat sera mené à mort et que R n’en sortira pas vivant (du fait de sa jeunesse et qu’il n’a pas encore montrer ses preuves). Ce qui fait dans cette scène le sublime d’un personnage qui se jette tête baissé vers un trépas à peu près assurer.

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