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Le milan et le rossignol morale

Le Milan et le Rossignol est la dix-huitième fable du neuvième Livre. Ce livre est paru dans le second recueil de fable choisies et mises en vers par Jean de La Fontaine en 1678.

Cette fable met en scène un Milan et un Rossignol. Le premier est affamé et le second veut lui faire écouter sa voix mais n’y arrive pas. La morale « ventre affamé n’a point d’oreilles » dit que l’on ne peut discuter raisonnablement avec quelqu’un qui a faim.

La fable le « Milan et le Rossignol »:

Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l’alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.
Le héraut du Printemps lui demande la vie :
Aussi bien que manger en qui n’a que le son ?
Ecoutez plutôt ma chanson ;
Je vous raconterai Térée et son envie.
– Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?
– Non pas ; c’était un Roi dont les feux violents
Me firent ressentir leur ardeur criminelle :
Je m’en vais vous en dire une chanson si belle
Qu’elle vous ravira : mon chant plaît à chacun.
Le Milan alors lui réplique :
Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,
Tu me viens parler de musique.
– J’en parle bien aux rois.- Quand un roi te prendra,
Tu peux lui conter ces merveilles.
Pour un milan, il s’en rira :
Ventre affamé n’a point d’oreilles.

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Le Milan et le Rossignol est la dix-huitième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil de ses Fables, édité pour la première fois en 1678.

La source première de cette fable est Hésiode, dans son livre Les Travaux et les Jours, fable du faucon et du rossignol vers 202 à 212 ; et la fable d’Ésope Le rossignol et l’épervier est aussi une autre source.

Cette fable fait allusion au mythe de Térée, Progné et Philomèle.

Texte de la fable

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[Hésiode + Ésope[1]]

Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l’alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un Rossignol tomba dans ses mains[N 1], par malheur.
Le héraut[N 2] du printemps lui demande la vie :
Aussi bien que manger en qui n’a que le son ?
          Écoutez plutôt ma chanson ;
Je vous raconterai Térée et son envie[N 3].
Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?
Non pas, c’était un Roi dont les feux violents
Me firent ressentir leur ardeur criminelle.
Je m’en vais vous en dire une chanson si belle
Qu’elle vous ravira : mon chant plaît à chacun.
          Le Milan alors lui réplique :
Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,
           Tu me viens parler de musique.
J’en parle bien aux Rois. Quand un Roi te prendra,
           Tu peux lui conter ces merveilles.
           Pour un milan, il s’en rira :
           Ventre affamé n’a point d’oreilles[N 4].

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Milan et le Rossignol, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 380

  1. En fauconnerie, on emploie le mot mains pour les serres du faucon et du milan ; on emploie le mot pieds pour les autres oiseaux de proie (vautours, éperviers, mouchets, pies-grièches)

  2. Au Moyen Âge, officier qui faisait les proclamations publiques. L’hirondelle proclame l’arrivée du printemps.

  3. désir violent et brutal

  4. Ventre affamé n’a point d’oreilles est une expression proverbiale que l’on trouve chez François Rabelais dans le Quart Livre, LXIII

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LE MILAN ET LE ROSSIGNOL

Les fables de la fontaine ont été publiées de 1668 à 1693 en 2 recueils. La Fontaine utilise ses fables comme critique de la société dans la quel il vit. Ses fables font de la fontaine sa caractéristique première. Il met en scène des animaux comme reflet de la société et la critique grâce à une morale.

« Le milan et le rossignol » met en scène 2 oiseaux de nature différentes : le milan, rapace qui a grand faim assimiler à l’idée de manger et de répondre à ses besoins primaires, insensible à tout discours, et le rossignol, petit oiseau, qui a comme arme son chant pour survivre face à ses prédateurs. La fable de la fontaine, qui nous rappelle une de ses autres fables « le loup et l’agneau », oppose la force brutale du prédateur et le chant de la proie, raison et langage sont impuissants face aux conflits. On a donc 2 animaux, 2 conceptions du monde différentes.

Ce texte se structure en 2 parties, tout d’abord du vers 1 à 5 qui expose la situation initiale et les personnages. Les 2 oiseaux sont présentés de manière différente : l’un péjorativement, évoquant la brutalité et la peur, et l’autre apparaissant comme frêle et fragile entre les griffes du milan. Dans cette première partie l’auteur expose tout de suite le rapport entre dominant et dominé, d’ailleurs les 4 premiers vers sont écris au passé comme si l’on relatait une histoire. On a 3 vers précis sur le Milan, des paroles plus denses qui le rend supérieur, alors qu’on a qu’un seul vers sur la rossignol sans aucune description et qui le met tout de suite dans ce rapport de dominant/dominé. On peut remarquer que le vers 5 est une transitions entre les 2 parties, ce vers est écrit au présent d’écriture, il marque donc une rupture entre les 2 parties mais il est aussi l’élément qui va permettre à la fable de découler sur un dialogue et surtout d’une proposition faite par le rossignol qui sera la deuxième partie.

Dans cette deuxième partie, le rossignol rétorque au milan et grâce au langage, et essaye par le discours de se défendre pour ne pas être mangé. Mais le milan garde le mot de la fin et reste sourd aux discours. Ici le fabuliste marque une deuxième opposition entre langage et action, le milan est démuni de toute raison et de toute conscience.

En effet, dans cette première partie nous avons la présentation des deux personnages ainsi que leur description. Nous avons aussi une présentation de la situation caractéristique d’une fable. Cette première partie est écrite au passé ainsi qu’en alexandrin qui montre bien le cadre et le contexte de la fable, et d’une impression que le texte relate une histoire, un conte sans morale. La fontaine nous décrit deux personnages appartenant à la même famille zoologiques : les oiseaux. Mais deux oiseaux entièrement différents, l’un est un rapace, grand et craint par les proies, alors que l’autre est un petit oiseau connu pour son chant mélodieux. Ces deux descriptions sont aussi différentes, l’un est plus grande et précise alors que l’autre n’est pas du tout argumenté et expose l’animal tout de suite dans la trame de la fable et dans son rôle de dominé.

Apologue : court récit allégorique a visée morale. Fable : récit plaisant à visée morale (plaire et instruire). Une fable est un apologue. En 1668, La Fontaine publie ses fables, dédiées au dauphin alors âgé de 7 ans. Elle vise à donner sous forme légère et ludique un enseignement moral. La fable Le Milan et le rossignol figure dans le IXème livre, en 18ème position. Le milan qui a grand faim n’écoute pas le rossignol qui essaie de le convaincre de l’écouter chanter : le rossignol sera manger. Structure de la fable : – V.1-5 : présentation des personnages, – V.5- 14 : l’affrontement entre les deux oiseaux, – Dernier vers : la morale.

Sommaire

I. Un récit plaisant
A. Par sa vivacité
B. Par sa fantaisie

II. Un récit animé d’une rencontre
A. Présentation des personnages
B. L’affrontement entre les deux oiseaux

III. Un récit a visée morale
A. Une morale solitaire
B. Une morale de l’amorale

Extraits

[…] La fable Le Milan et le rossignol figure dans le IXeme livre, en 18eme position. Le milan qui a grand faim n’écoute pas le rossignol qui essaie de le convaincre de l’écouter chanter : le rossignol sera manger Structure de la fable : – V.1-5 : présentation des personnages – V.5- 14 : l’affrontement entre les deux oiseaux – Dernier vers : la morale I/Un récit plaisant Par sa vivacité Celle-ci s’exprime a travers la variété des temps : présent de vérité générale N’a point d’oreilles d’énonciation Je m’en vais (v.12), passé simple tomba imparfait C’était (v.10), mais aussi par la brièveté du texte (15.v) : le lecteur n’a donc pas le temps de se lasser. […]

[…] Une morale de l’amorale La morale nous dépeint ici l’absence de morale du milan. C’est donc une morale de la morale. Raison et langage sont impuissants face à la force brutale du prédateur affamé. Il est inutile de vouloir raisonner celui qui a faim. Au sens plus large, les désirs les besoins empêchent d’entendre les autres. Cette morale venue de Grèce a sa traduction dans toutes les langues. CONCLUSION : Plus qu’a nous divertir, la Fontaine cherche ici a instruire (but didactique). […]

[…] Ce dernier est ici présenté comme le héraut du printemps (v.4) c’est-à-dire l’oiseau qui annonce le printemps, période qui suggère la fraîcheur et la douceur contrastant avec le tohu-bohu que repent le milan sur son passage. De plus, le rossignol est connut pour l’harmonie de son chant. L’affrontement entre les deux oiseaux Le rossignol parle bien plus que le milan : il formule des phrases bien construites faisant même référence a l’Antiquité Terée alors que la première réplique du milan dévoile son inculture Qui Terée ? . […]

[…] Il dit ainsi chanter pour les rois (v.12) établissant un parallèle discret mais flatteur entre le milan et les grands rois de ce monde. Mais aucune ruse de toute façon ne peut réussir car ventre affamé n’a point d’oreilles III/Un récit a visée morale Une morale solitaire La morale est donnée explicitement dans le dernier vers : ventre affamé n’a point d’oreilles Les fables de la fontaine préparent souvent le vers final dans les quelques vers précédent. Ce n’est pas le cas ici. La morale semble tombée comme un couperet qui vient interrompre brusquement la conversation entre le rossignol et le Milan. […]

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