Il semble que le travail permette aux individus de nouer des relations au sein de différents groupes, et de partager avec leurs membres des valeurs et des normes communes, mais aussi que de nombreux individus en soient aujourd’hui privés. Dans une société où, depuis plus de trente ans, plusieurs actifs sont au chômage (donc n’exercent pas d’emploi, mais en recherchent un et sont disponibles pour travailler), le travail est-il encore la source essentielle du lien social ?
Dans les sociétés modernes, l’exercice d’un emploi rémunéré procure à la fois des revenus, un sentiment d’utilité et des relations avec les autres. Autrement dit dans les sociétés modernes, la position sociale, donc à la fois les revenus, le prestige, dépendent en théorie des efforts et du talent de l’individu, et c’est par l’exercice d’une profession rémunérée qu’il les exprime essentiellement. L’emploi est source de revenu, donc aussi de consommation, et de sécurité économique pour l’avenir (ex. : capacité à accéder au crédit) ; il est source de relations sociales (collègues, clients) ; le travail, plus généralement, donne un sentiment d’utilité ; il structure l’emploi du temps quotidien en scandant la journée, en lui donnant une signification, un objectif.
Le rôle du travail dans le lien social varie selon l’âge et la catégorie socioprofessionnelle selon une étude française. Selon l’âge, les plus jeunes sont particulièrement sensibles aux conditions de travail et aux relations que l’emploi permet d’avoir ; les plus âgés citent plutôt la liberté et l’autonomie que l’on a dans le travail, la passion et l’intérêt pour le métier, et ils citent plus souvent que les autres le sentiment d’être utiles à la société. En outre, selon la catégorie socioprofessionnelle, les artisans, commerçants, les cadres et professions libérales sont surtout sensibles à la passion et l’intérêt pour le métier, la liberté et l’autonomie que le travail procure ; les employés citent plus que les autres les relations avec les personnes rencontrées dans le travail, et les conditions de travail.
Mais aujourd’hui, le chômage et le développement d’emplois précaires affaiblissent pour beaucoup d’individus le pouvoir intégrateur du travail. Le chômage, parfois répétitif ou de longue durée, concerne un nombre élevé d’actifs, dont l’intégration sociale risque alors de s’affaiblir.
On sait également que le chômage dure plus ou moins longtemps : les actifs les plus âgés sont moins fréquemment au chômage, mais ils restent au chômage plus longtemps (leur employabilité est notamment réduite par leur niveau de salaire plus élevé, leur moindre capacité d’adaptation aux nouvelles technologies).
Le chômage est une épreuve, voire un traumatisme, qui affaiblit l’intégration sociale de façon directe et indirecte : il réduit les revenus, donc la consommation, les occasions de sorties ; il réduit les relations sociales (avec les collègues, les clients) ; il risque de réduire l’estime de soi, donc de provoquer un repli sur soi, une honte, une culpabilité, qui peuvent accroître les tensions familiales et réduire la sociabilité amicale. Les chômeurs sont fréquemment perçus comme des fainéants qui n’ont pas fait les efforts nécessaires pour retrouver un emploi, ce qui renforce encore, chez le chômeur, la perte d’estime de soi.
Le travail, et surtout l’exercice d’un emploi rémunéré, conservent un pouvoir intégrateur fondamental dans une société où l’emploi procure à la fois des relations sociales, des revenus considérés comme les plus légitimes, et un sentiment d’utilité, de mérite personnel (…). Mais c’est justement pour cette raison que ceux qui sont privés durablement d’emploi et ceux qui occupent des emplois de moins bonne qualité (moins rémunérés, moins variés, et offrant de moindres perspectives d’avenir), dont la carrière est émiettée, entrecoupée de périodes de chômage, peuvent voir leur intégration sociale se réduire. Cette question rejoint donc celle des inégalités : si les individus les plus fragiles initialement sont aussi ceux qui ont le plus fort risque d’être au chômage et de connaître des emplois précaires, le marché du travail, et la société tout entière, ne sont-ils pas fortement dualisés ?
Les deux sujets de Questions contemporaines en 2014 étaient :
Sujet n°1 : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
Sujet n°2 : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
Les sujets se rapprochent assez bien des propositions de sujets sur le travail et la culture que nous vous suggérions pour vous entraîner.
L’équipe Intégrer Sciences Po vous propose un corrigé parmi d’autres, pour vous donner une idée des réponses que vous pouviez apporter dans cet exercice de dissertation.
→ Voir la compilation des articles sur le thème du travail
Définition des termes : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
Le mot « travail » a 8 sens, dont il convient de choisir les plus pertinents pour le sujet. Trois définitions étaient particulièrement utiles pour ce sujet :
1ère définition : Le mot travail, de par son étymologie, désigne « le labeur, l’application à une tâche, l’effort soutenu pour faire quelque chose« . (Dictionnaire de l’Académie française)
2e définition : L’économie politique considère le travail comme le « labeur humain considéré comme facteur essentiel de la production » (Dictionnaire de l’Académie française).
3e définition : En l’occurrence, l’angle de définition le plus intéressant pour ce sujet, comme facteur d’intégration sociale, est sûrement celui du droit : « labeur humain considéré sous le rapport des conflits qu’il soulève et des règlements qu’il y faut apporter » (Dictionnaire de l’Académie française).
Cette troisième définition est pertinente car elle soulève d’emblée la question du rapport avec autrui, des conflits qui peuvent exister par les relations au travail.
Le mot « toujours » peut être ici compris dans deux sens.
1er sens : Dans le sens de encore aujourd’hui : Le travail a été un facteur d’intégration. Est-il encore aujourd’hui un facteur d’intégration ?
2e sens : Dans le sens de en permanence : Le travail pourrait parfois faillir à sa tâche d’intégration sociale. Le travail est-il en permanence un facteur d’intégration sociale ?
Cette distinction est importante car les deux compréhensions du mot toujours changent complètement la perspective du sujet. Il fallait bien sûr jouer avec cette dualité d’interprétations dans le plan et dans le développement pour répondre au sujet.
L’expression « facteur d’intégration sociale » :
Action d’incorporer un ou plusieurs éléments étrangers à un ensemble constituérer une partie dans un tout.
En sociologie, d’après Talcott Parsons (1902-1979), l’intégration constitue une des fonctions du système social, assurant la coordination des diverses fractions de celui-ci, pour assurer le bon fonctionnement de l’ensemble, grâce à un haut taux de cohésion sociale.
Il est bon d’écrire toutes ces définitions, non pas simplement sur le brouillon, mais de les faire apparaître dans votre copie, en montrant bien les distinctions.
Enjeu du sujet : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
L’enjeu du sujet est assez explicite dans la formulation. Il était assez classique, dans le sens où il était attendu, et très proche de que nous vous proposions pour vous entraîner, tel que : « Le travail est-il un fardeau pour la société ?« , ou encore « Le chômage s’oppose-t-il au fonctionnement de la société ?«
Le travail est une activité reconnue socialement, et qui donne également de la reconnaissance à l’auteur du travail. Par sa nature, il implique nécessairement des relations entre individus. Le travail semble donc bien jouer un rôle essentiel dans l’intégration d’un individu à la société.
Accroche : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
Vous pouviez vous servir de nombreuses enquêtes, citations, faits historiques, exemples littéraires. Pour les plus ferrus d’actualité, si vous avez écouté la radio le matin même du concours, vous n’avez pas pu passer à côté de cette étude de l’Ifop qui montre que :
56% des Français vivent le travail comme une « contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins » plutôt qu’un « moyen de s’épanouir » (44%), alors qu’ils étaient 51% il y a huit ans à le considérer comme un moyen de s’épanouir.
C’était une excellente accroche et en plus imminemment actuelle car elle montrait l’opposition entre ce travail qui sert de moyen d’épanouissement, d’intégration à la société volontaire et bénéfique, et le travail oppressant et obligé, mal vécu par les Français et donc peu susceptible de favoriser l’intégration sociale.
Problématique : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
La problématique sert à saisir quel est le véritable problème posé par le sujet, qu’est-ce qui sous-tend la formulation du sujet. Pour trouver la problématique, il faut se poser la question : « pourquoi Sciences Po a-t-il vous m’interroger sur ce sujet ? Pourquoi ce sujet ? »
Ainsi, il était possible de s’interroger sur ce paradoxe révélé par l’étude, et de jouer sur les définitions :
Le travail est-il une activité nécessaire et pénible, comme le montre l’étymologie du terme, ou est-il le moyen pour l’homme de s’épanouir socialement ? Le travail permet-il dans tous les cas de former des liens avec autrui, malgré les conflits qui peuvent naître de ces relations ? Le travail répond-il efficacement à une fonction fondamentale de la société, par la nécessité d’unir les hommes ?
Plan : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
De nombreux plans étaient possibles, en 2×2 (caractère sociologie-économie accentué), ou 3×3 (caractère réflexion-philosophie accentué), voire 2×3 ou 3×2.
Nous vous proposons un plan, qui est bon parmi d’autres :
I. Le travail peut être aujourd’hui un facteur d’intégration sociale (toujours dans le sens encore aujourd’hui)
II. Le travail n’est pas pour autant en permanence un facteur d’intégration sociale (toujours dans le sens en permanence)
III. L’intégration sociale doit être favorisée par une discipline souple mais régulée du travail
Développement : Le travail est-il toujours un facteur d’intégration sociale ?
I. Le travail peut être aujourd’hui un facteur d’intégration sociale
Dans le I., il s’agit de montrer que le travail a été facteur d’intégration sociale, et qu’il peut encore contribuer à intégrer un individu à la société, par les relations à autrui qu’il implique.
→ Voir la correction du sujet Faut-il aimer le travail ?
Dans l’Antiquité, le travail s’opposait au loisir, était vécu comme une nécessité dont il fallait s’échapper. Cette vision a changé : « Jours de travail ! Seuls jours où j’ai vécu ! » écrit Alfred de Musset.
« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. » explique encore Voltaire dans Candide en 1759
Le travail permet aux hommes de survivre, de vivre, de trouver une intégration sociale.
II. Le travail n’est pas pour autant en permanence un facteur d’intégration sociale
Dans le II, si le travail peut contribuer à intégrer un individu à la société, ce n’est pas toujours le cas, en ce que le travail, ou l’absence de travail, le chômage, peut faire de l’individu une personne rejetée ou en rébellion contre la société et contre les autres. Le travail est alors facteur de désintégration sociale, soit à cause de la société, soit à cause de l’individu lui-même.
→ Cette opposition entre une vision holiste et individualiste est classique en sociologie, et était excellente pour constituer les A. et B., dans chaque partie.
Dans Le travail en miettes, Friedmann pose un regard critique sur les effets du travail à la chaîne, de la division du travail.
« Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme » – Karl Marx (1818 – 1883)
III. L’intégration sociale doit être favorisée par une discipline souple mais régulée du travail
Dans le III., il faut montrer les solutions pour résoudre ce conflit et pour favoriser l’intégration sociale de l’individu. Cela passe surtout par des réformes du travail, pour lutter contre les abus du travail (notamment les dérives du fordisme, au du travail au XIXe siècle), qui sont le résultat des contraintes de la société, mais aussi par le développement de l’école, de l’apprentissage, des relations de société, de la culture, etc. pour que ne pas rebuter l’individu contre la société, et en faire un citoyen qui s’engage dans la société et est heureux de s’y épanouir par le travail.
Le travail doit être en accord avec l’environnement.
Deux ouvrages pouvaient être utiles : La machine et le chômage – Alfred Sauvy, ou encore Le travail, une valeur en voie de disparition – Dominique Méda.
La réflexion contemporaine sur la Responsabilité sociale de l’entreprise était une excellente manière de trouver une solution et d’élargir le sujet.
Pas d’inquiétude si vous n’avez pas utilisé les mêmes références, les mêmes outils, ce n’est qu’une proposition de corrigés, et la réflexion sur le travail est tellement vaste que votre devoir peut tout à fait être pertinent par une autre manière d’aborder la question. Ce corrigé vous propose des pistes de réflexion, des idées, qui auraient pu être incorporées au devoir.
→ Voir la compilation des articles sur le thème de la culture
Définitions : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
La mondialisation : l’Académie Française, dans la 9e édition de son Dictionnaire, explique de la mondialisation qu’il s’agit d’un « nouveau concept »,qui désigne « la généralisation des relations internationales dans les domaines politique, économique et culturel.«
Culture : trois définitions de la culture
Le plus intéressant était sans doute le 3e sens pour ce sujet, dont on peut distinguer deux usages :
« III. sous l’influence étymologique de l’allemand Kultur et de l’anglo-saxon culture :
A. Ensemble des acquis littéraires, artistiques, artisanaux, techniques, scientifiques, des mœurs, des lois, des institutions, des coutumes, des traditions, des modes de pensée et de vie, des comportements et usages de toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui constituent le patrimoine collectif et la personnalité d’un pays, d’un peuple ou d’un groupe de peuples, d’une nation.
B. Ensemble des valeurs, des références intellectuelles et artistiques communes à un groupe donné ; état de civilisation d’un groupe humain.«
L’expression la plus pertinente de cette définition pour le sujet est celle qui fait référence « au patrimoine collectif et la personnalité d’un pays, d’un peuple ou d’un groupe de peuples, d’une nation ».
Cette définition ancre véritablement la culture dans sa spécificité géographique, comme liée à une nation, un peuple, ce qui pose directement le problème de la mondialisation.
L’uniformisation : donner la même nature, la même qualité, le même aspect
Enjeu du sujet : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
Le sujet était également attendu, et s’approchait grandement des sujets d’entraînement que nous vous proposions et qui vous auront été bien utiles si vous les aviez préparé, notamment les deux premiers : « La culture est-elle en voie de disparition ? » et « La culture est-elle un enjeu d’Etat ?« .
Le grandes lignes du débat sont simples :
La mondialisation aurait une tendance unificatrice, en ce qu’elle établit une même culture pour le monde entier : exemple de Coca-Cola.
Pourtant, la mondialisation pourrait aussi être le moyen pour chaque culture d’exprimer sa spécificité à une échelle internationale : exemple de la vidéo Gangnam Style, vidéo la plus vue au monde, et qui revendique sa culture proprement coréenne, puisqu’elle parle en coréen d’un quartier d’affaire de Séoul.
Accroche : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
Vous pouviez puiser une accroche dans les nombreux débats à propos de la culture qui ont marqué l’année 2013.
Problématique : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
Comment la culture peut elle affirmer des idendités nationales dans un mouvement généralisé d’interdépendance croissante des Etats à une échelle mondiale ? La culture est-elle condamnée par la mondialisation à n’être plus qu’une, sans diversité, en privant les peuples de leurs spécifités ? La mondialisation n’est-elle pas plutôt une culture de l’affirmation de la diversité des cultures ?
Plan : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
Encore une fois, plusieurs plans étaient possibles. Cette fois-ci, nous vous proposons un plan en deux parties, axé davantage sur la valeur sociologique et économique du sujet. Le plan suivant aurait donné une bonne note au candidat :
I. Une seule culture de la mondialisation
II. La mondialisation, une culture des diversités culturelles
Développement : La mondialisation de la culture conduit-elle à l’uniformisation ?
I. Une seule culture de la mondialisation
Voir l’histoire de la culture du milieu XIXe à 1939.
Il s’agit de montrer que la mondialisation s’impose à l’ensemble des pays. Le sociologue Guy Rocher explique « La mondialisation pourrait être définie comme l’extension à l’échelle mondiale d’enjeux qui étaient auparavant limités à des régions ou des nations. »
La culture constitue pourtant un enjeu national, et l’Etat s’implique dans le développement de cette culture, qui représente d’ailleurs 3,2% du PIB en France.
Le paradoxe est que la culture se construit justement à l’encontre des autres cultures.
« on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. » écrit Claude Lévi-Strauss.
Ainsi, la culture s’affirmant par opposition aux autres cultures, la mondialisation pourrait aboutir à une crise des cultures. La culture n’aurait plus d’autre culture contre laquelle s’affirmer pour exister.
Mais ce serait voir la mondialisation comme exclusive, totalisante et unificatrice, sans voir qu’elle se constitue elle-même par la diversité des cultures.
II. La mondialisation, une culture des diversités culturelles
L’exception culturelle est un point essentiel du débat sur la mondialisation de la culture. En France, il s’agit alors d’affirmer la culture de la France face aux pays étrangers, au sein de la mondialisation, comme l’a entreprise André Malraux. Voir l’histoire culturelle de la France après 1945.
Il peut être intéressant de voir comment la mondialisation a également pu faire évoluer le concept même de culture, en faisant le passage entre culture et culture de masse. A cet égard, Hannah Arend écrit : « La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs. » – dans La Crise de la culture, 1961.
Une notion clé, dont l’équipe Intégrer Sciences Po avait fait un complet résumé, est sans doute celle de multiculturalisme, d’après la réflexion de Charles Taylor.
Charles Taylor revient sur la valeur des différentes cultures, et explique notamment « ce que la présomption requiert de nous n’est pas de trancher péremptoirement et de manière inauthentique sur l’égalité de valeur ; mais d’être ouverts à l’étude culturelle comparative, pour déplacer nos horizons vers des mélanges nouveaux« .
→ Retour aux corrigés des IEP 2014
→ CORRIGES 2014 en Histoire : La puissance diplomatique de la France dans le monde de 1958 à 2007
Voir aussi :
→ Les corrigés 2013 des Questions contemporaines
Donnez vos impressions, vos plans, vos idées sur les sujets du travail et de la culture en 2014 dans les commentaires ci-dessous.
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