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L’ile des esclaves marivaux résumé

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l'ile aux esclaves marivaux résuméVoici un résumé scène par scène en vidéo de l’île des esclaves de Marivaux.

L’île des esclaves est une courte pièce de théâtre en un acte et en prose. Cette pièce qui s’inscrit dans le courant des Lumières ébauche une critique du rapport maître-valets dans la société du XVIIIème siècle (18ème siècle).

Je vous en fais ici un résumé détaillé scène par scène avec des éléments d’explications pour vous aider à comprendre les enjeux de cette œuvre.

Pour aller plus loin, je te conseille d’aller lire ma fiche de lecture complète de L’île des esclaves pour le bac de français.

Résumé de l’île des esclaves – Vidéo :

 

 

Résumé de L’île des esclaves

Scène 1

Le rideau se lève sur Iphicrate, un jeune maître athénien, et son esclave Arlequin.

Ils ont fait naufrage et ont échoué sur l’île des esclaves, une île où vivent d’anciens esclaves révoltés contre leurs maîtres.

Iphicrate, inquiet pour sa vie, exhorte Arlequin à trouver avec lui une solution pour s’échapper.

Mais Arlequin ne l’entend pas de cette oreille : il comprend que l’ordre social dans l’île des esclaves est à son avantage. Il se moque de son maître et refuse de le suivre.

Iphicrate tente d’attendrir son esclave mais Arlequin n’est pas dupe et rappelle à son maître que ses marques d’amitié « tombent toujours sur (s)es épaules ».

Iphicrate sort son épée pour châtier son esclave mais Arlequin s’enfuit.

Commentaire sur la scène 1 de L’île des esclaves :

Nous apprenons dans cette scène d’exposition que l’action se situe dans une île au large d’Athènes, durant la Grèce Antique.

Néanmoins, ce cadre spatio-temporel n’est qu’une convention qui permet à Marivaux de critiquer de façon détournée ses contemporains, et les relations maîtres-domestiques au XVIIIème siècle.

(voir l’analyse de l’acte 1 scène 1 de l’île des esclaves)

Scène 2

Trivelin, un habitant de l’île aux esclaves chargé de faire respecter les lois, apparaît.

Il est accompagné de deux autres rescapés du naufrage : Euphrosine, une jeune athénienne, et son esclave Cléanthis.

Trivelin désarme Iphicrate et ordonne aux maîtres et aux esclaves d’échanger leurs noms, leurs vêtements et leurs fonctions. Les anciens esclaves deviennent ainsi les nouveaux maîtres.

Trivelin expose ensuite les lois de l’île : les maîtres deviennent esclaves et peuvent recouvrer leur liberté au bout de trois ans s’ils sont devenus « humains, raisonnables et généreux ».

Commentaire de la scène 2 de L’île des esclaves :

Trivelin peut-être comparé à un metteur en scène qui distribue les rôles et les costumes.

Son personnage est fondamental : bon et juste,  il traite la cruauté des maîtres comme une maladie à soigner ce qui va permettre à ces derniers de s’amender.

 Scène 3

Cléanthis révèle à Trivelin les sobriquets dont sa maîtresse l’afflige :  «Sotte, Ridicule, Bête, Butorde, Imbécile, et caetera ».

La jeune esclave exprime sa douleur : elle n’est pas prête à pardonner à sa maîtresse les souffrances qui lui ont été infligées.

Trivelin demande à Cléanthis de faire le portrait d’Euphrosine afin que la maîtresse « se connaisse (…) et se corrige ».

L’esclave dépeint une « vaine minaudière et coquette », une jeune femme vaniteuse et égoïste qui voue un culte au paraître.

Scène 4

Trivelin demande à Euphrosine de reconnaître la véracité des propos tenus par Cléanthis. Euphrosine avoue avec réticence que ce portrait affligeant lui ressemble.

Scène 5

Trivelin invite Arlequin à dresser le portrait d’Iphicrate. Arlequin, qui a bu et fait le bouffon, se montre moins rancunier mais esquisse un portrait peu flatteur de son maître.

Trivelin conduit Iphicrate à admettre la véracité de ce portrait.

Commentaire sur les scènes 3 à 5 de L’île des esclaves :

Les portraits que les esclaves brossent de leurs maîtres sont l’occasion pour Marivaux de dénoncer les comportements sociaux des aristocrates de son époque : violence à l’égard des domestiques, hypocrisie, culte de la beauté et de l’apparence, narcissisme…

Scène 6

Arlequin et Cléanthis, les deux anciens esclaves, se livrent à une petite comédie : ils feignent d’être réellement Iphicrate et Euphrosine et de se faire la cour selon les codes galants de l’époque.

Cléanthis joue la comédie sérieusement mais Arlequin fait souvent tomber son masque en riant de sa propre bouffonnerie, ce qui rend la scène farcesque.

Arlequin finit par avouer sa préférence pour Euphrosine et Cléanthis pour Iphicrate. Ils décident alors de courtiser chacun l’ancien maître de l’autre.

Commentaire de la scène 6 de l’île des esclaves :

Arlequin et Cléanthis jouent une petite comédie  au cœur de la comédie. Il s’agit donc d’une mise en abyme : une pièce de théâtre dans la pièce de théâtre.

Cette parodie des codes galants de l’époque permet à Marivaux de dénoncer l’hypocrisie de son temps.

On voit bien ici que le cadre temporel antique n’est pas sérieux : l’hypocrisie et la vanité des codes galants dénoncés dans l’île des esclaves sont bien ceux de l’aristocratie du XVIIIème siècle.

Scène 7

Cléanthis annonce à Euphrosine qu’elle la destine à Arlequin.

Face à son ancienne maîtresse offusquée, Cléanthis souligne qu’Arlequin est un homme simple mais franc et sincère, contrairement aux séducteurs égoïstes et vaniteux qu’Euphrosine avait l’habitude de fréquenter.

Scène 8

Arlequin vient courtiser Euphrosine. Il fait des déclarations simples mais sincères.

Euphrosine le prie de ne pas la persécuter. Elle exprime sa souffrance et son désespoir.

Arlequin, touché, reste sans voix.

Scène 9

Arlequin commande à son ancien maître d’aimer Cléanthis ; ce dernier se révolte. Il invoque l’amitié qui l’unissait à son esclave.

Arlequin rappelle à son maître son égoïsme et ses violences à son égard mais lui pardonne. Il essaiera de le faire libérer, et, à défaut, le gardera comme ami.

Iphicrate, ému, reconnaît ses torts et remercie Arlequin. Ce dernier reprend ses vêtements d’esclaves.

Scène 10

Cléanthis apparaît et s’étonne de ce changement de situation. Elle n’est toujours pas prête à reprendre son rôle d’esclave et continue à fustiger son ancienne maîtresse.

Arlequin l’encourage à pardonner à Euphrosine ; Cléanthis accepte : elle a bon cœur et ne veut pas faire souffrir autrui comme elle a souffert.

Scène 11

Trivelin intervient sur scène. Il considère que le « cours d’humanité »  est terminé : les maîtres sont devenus plus humains.

Arlequin, Iphicrate, Cléanthis et Euphrosine, libres, émus et réconciliés, décident de repartir pour Athènes.

Commentaire sur la scène 11 de l’île des esclaves :

Le dénouement de l’île des esclaves  peut donner l’impression d’un retour à la situation initiale : maîtres et esclaves réintègrent leurs rôles et repartent pour Athènes.

C’est se tromper toutefois sur les intentions de Marivaux. En effet, L’île des esclaves ne prône pas une révolution où les différences sociales seraient abolies : l’oeuvre invite plutôt les spectateurs à un changement intérieur, un éveil de l’âme afin de pousser chacun à traiter ses semblables avec bonté et humanité.

Tu étudies l’île des esclaves ? Regarde aussi :

♦ Les Fausses Confidences [fiche de lecture]
♦ Le Mariage de Figaro [fiche de lecture]
♦ Les Bonnes, Genet [fiche de lecture]
♦ Liaisons dangereuses [fiche de lecture]
♦ Manon Lescaut : résumé
♦ Les philosophes des Lumières
♦ Quiz sur les Lumières

Pour la session 2022-2023 du baccalauréat, la pièce de théâtre de Marivaux, L’Île des esclaves, est maintenue pour la voie technologique. Voici donc une analyse de l’œuvre sous le prisme du parcours d’étude, « maîtres et valets », pour cartonner !

 

Introduction

L’auteur

Né en 1688, Marivaux a trente-sept ans lorsqu’il écrit L’île des esclaves. Installé à Paris en 1710 après avoir passé sa jeunesse en province, il manifeste dans ses premières œuvres son engagement en faveur des « Modernes ». Il s’oppose donc aux « Anciens », partisans des codes d’écriture hérités de l’Antiquité.

De son vrai nom Pierre Carlet Chamberlain de Marivaux, il grandit à Riom avant de retourner à la capitale pour faire ses études de droit. On peut dire qu’il est un mondain raffiné, habitué des salons (réunion d’hommes et de femmes lettrés, bourgeois ou nobles à l’origine attirés par les belles-lettres et la poésie, la littérature et le théâtre, et autrefois les arts et les sciences).

S’il écrit d’abord par plaisir, il doit toutefois rapidement en faire son gagne-pain et gagner les faveurs de mécènes (personne riche et généreuse qui aide et soutient financièrement les écrivains, les artistes), ayant perdu sa fortune dans la banqueroute de Law. Il connaît le succès avec d’autres oeuvres, telles que la pièce Le Jeu de l’Amour et du Hasard (1730) ou les romans La Vie de Marianne (1731-1742) et Le paysan parvenu (1734). N’hésite pas à aller consulter notre article dédié à une autre œuvre de Marivaux, la pièce Les Fausses confidences, qui te permettra d’enrichir tes références !

 

Résumé de L’île des esclaves

Après un naufrage, des rescapés échouent sur une île. Sur cette île étrange, les valets et les maîtres sont obligés d’échanger leurs habits, leur nom et même leur condition ! Les valets deviennent alors maîtres et inversement. Les premiers sont heureux car ils peuvent jouir d’une nouvelle vie, faite des plaisirs de leurs anciens maîtres. Toutefois, de l’autre côté, les anciens maîtres sont beaucoup plus amers, car ils ont perdu leurs privilèges.

Alors que l’on pourrait croire que les choses resteraient figées dans cet état nouveau, un renversement va s’opérer. En effet, cette pièce utopique (l’utopie est une représentation d’une société idéale, opposée aux sociétés réelles imparfaites) entraîne un changement de paradigme inattendu. Les ex-valets vont être gagnés par l’empathie et l’émotion face au caractère désemparé des ex-maîtres. Ces premiers vont donner à cette inversion sociale un aspect qui n’était pas prévu.

La pièce se termine sur une reprise du pouvoir par les maîtres et le retour au statut d’esclave de Cléanthis et d’Arlequin ; ce retour à la situation initiale est le propre de la comédie. Le maître Iphicrate reprend son statut de maître et Arlequin reprend son statut de valet, statuts qui avaient été échangés pour un temps.

 

Les grands thèmes de l’œuvre

Pièce sociale, L’Île des esclaves se distingue des autres comédies de Marivaux qui, même quand elles présentent une analyse de la société, comme dans Les Fausses confidences, sont surtout consacrées à l’exploration des sentiments amoureux.

Cette courte pièce en un acte repose sur une prise de position originale du point de vue du sujet car elle propose d’étudier la relation qui unit le maître à son serviteur. Ce thème est bien sûr présent dans beaucoup de comédies, mais jamais au centre de l’intrigue comme ici.

Lire aussi : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges : analyse de l’oeuvre

 

Le valet

Le parcours lié à cette œuvre dans le cadre du baccalauréat de français invite à étudier la relation entre maîtres et valets. Cette seconde figure désigne un domestique au service d’une personne plus haute dans la hiérarchie sociale. Il accomplit des travaux manuels, agricoles (valet d’écurie ou valet de ferme par exemple), des tâches souvent pénibles. Dans la comédie, le valet est un type de personnage particulier, burlesque, proche du bouffon dans la commedia dell’arte. Mais Marivaux, à la différence de Molière, en fait un personnage plus habile, rusé, astucieux qu’un simple personnage porté sur la boisson.

 

Le burlesque au service de la dénonciation sociale

L’Île des esclaves s’inspire de la tradition populaire du Carnaval. Cette fête très ancienne repose sur le principe du travestissement : tout le monde se déguise, se masque et fait la fête, sans prendre en considération la position sociale des participants : les rôles sociaux s’inversent le temps des célébrations.

Cette situation carnavalesque suscite le rire car elle empêche le maître de jouir de ses droits et de dominer la société. Celui-ci est donc libérateur et subversif (qui renverse ou menace l’ordre établi, les valeurs reçues). On peut trouver des traces de satire (texte qui passe par la moquerie, voire la caricature, pour critiquer un sujet) dans la pièce de Marivaux, héritée notamment des Caractères de La Bruyère.

Ensuite, Marivaux dénonce la cruauté des maîtres à l’égard de leurs valets. Ceux-ci sont victimes de leurs coups de bâton (Arlequin est souvent battu par Iphicrate) ou d’insultes. Le renversement des rôles permet aux maîtres de connaître les conditions difficiles de ceux qui sont à leur service, en proposant de corriger la tyrannie des puissants qui s’exerce sur les plus faibles.

 

La relation maître-valets

On dénombre au total cinq personnages dans cette pièce, trois ont des noms grecs et les deux autres sont issus de la commedia dell’arte. La commedia dell’arte est un genre de théâtre populaire italien, né au XVIᵉ siècle, où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité. Le personnage d’Arlequin caractérise un certain type de comique, notamment grâce à l’acte 1 scène 1 où il apparaît sur scène avec sa bouteille de vin accrochée à la ceinture.

Le renversement de rang a ici un double objectif. Le premier est celui de susciter le rire chez les spectateurs/lecteurs par une histoire difficilement concevable au XVIIIᵉ siècle et même encore aujourd’hui. Deuxièmement, il s’agit pour Marivaux de faire réfléchir le spectateur/lecteur quant à cette situation : pourquoi y a-t-il des inégalités sociales et sur quoi se fondent-elles ? Est-ce que les valets peuvent aimer leur maître et réciproquement ? Pour répondre à la première question, l’ordre social se fonde en grande partie sur la naissance, et donc sur le hasard. Cette idée est esquissée par Cléanthis dans la scène VI : « N’est-ce pas le hasard qui fait tout ? ».

Néanmoins, il est à noter que cette critique sociale n’est pas aussi virulente que décrite. Les raisons en sont les suivantes : le comique, et plus particulièrement le burlesque (registre littéraire caractérisé par l’emploi de termes comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer des choses nobles et sérieuses) sont propices à tourner en dérision cette inversion sociale. Le comique de la farce, agrémenté des plaisanteries souvent grivoises d’Arlequin, mettent davantage à distance cette idée.

Lire aussi : Gargantua, Rabelais : analyse de l’oeuvre

 

Une origine puisée dans la dialectique maître-esclaves

La pièce de Marivaux présente des rapports de force qui s’inversent brutalement ; Marivaux affirme que la vraie valeur d’un homme n’est pas liée à son rang dans la société, mais à la grandeur de ses principes et à son intelligence, qui ne sont pas déterminés par le statut social.

On retrouve cette idée dans Dom Juan de Molière, pièce qui date de 1655. En effet, le valet Sganarelle discute avec son maître pendant une discussion portant sur les croyances et les valeurs. Néanmoins, on voit que la confusion s’instille dans l’esprit du valet, qui perd la partie face à son maître, présenté comme supérieur du point de vue intellectuel. En revanche, en 1784, Beaumarchais renverse cette idée, en montrant un valet plus intelligent que son maître dans Le Mariage de Figaro.

Du point de vue philosophique, Hegel, dans la Phénoménologie de l’esprit (1807), montre que l’esclave est plus libre que le maître en ce que c’est lui qui crée et qui sait créer les objets qu’il utilise, tandis que le maître n’a qu’une attitude passive. Ce dernier fait réaliser par quelqu’un les éléments dont il a besoin. Dans cette perspective, l’esclave, s’appuyant sur le produit de son travail, peut renverser le rapport de domination pour se retrouver dans l’accomplissement du monde humain : l’égalité.

 

Pour aller plus loin sur le thème de l’utopie

Pendant le siècle des Lumières, le genre de l’utopie envahit les productions littéraires, qu’elles soient théâtrales ou narratives. Elle constitue un instrument de critique indirect de la société contemporaine, en soulignant ses travers, ses limites et ses dysfonctionnements.

Prendre pour décor de la pièce une île afin de mettre en scène un fonctionnement différent de la société par rapport à la réalité correspond à une pratique ancienne. Cela permet de mettre à distance nos propres codes, nos propres repères en les isolant dans un cadre comme parallèle à notre monde. Ainsi, le traité philosophique Utopia, de l’humaniste anglais Thomas More, publié en 1516, décrivait déjà une société idéale sur une île imaginaire.

Par ailleurs, on ne peut évoquer le thème de l’utopie sans parler de Candide de Voltaire (1759). L’image des nobles qui est donnée est caricaturale, tandis que la représentation des esclaves met en avant l’humanité de ces hommes asservis. Les nobles, en particulier le baron Thunder-ten-tronckh, sont idiots, alors même qu’ils sont très fortunés et puissants. De plus, le pays imaginaire dans lequel se rend Candide, Eldorado, est un prétexte pour Voltaire afin de montrer un monde parfait où les richesses matérielles abondent. Cette profusion de matériaux précieux s’accompagne d’un goût prononcé pour la science et la culture et les antagonismes sociaux (la hiérarchie sociale) n’existe pas.

Conclusion

Finalement, entre fable contestataire et fantaisie qui relève du carnavalesque, L’île des esclaves bouscule de manière indéniable l’ordre établi. Marivaux pointe de ce fait les travers de son temps et examine sous un jour nouveau les rapports de servitude.

Il ne s’agit pas pour autant d’une pièce politique : elle invite certes à une réflexion autour des positions sociales, mais chacun des personnages réintègre sa position à l’issue de l’intrigue. Tout rentre dans l’ordre car les esclaves ont montré qu’ils n’avaient pas tout à fait l’étoffe et les qualités des maîtres, ce qui justifie l’existence d’une hiérarchie et suggère même l’impossibilité d’une société fondée sur l’égalité entre ses membres.

 

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