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Répéter plusieurs fois le même mot

Palilalie

Sommaire

  • Définition
  • Symptômes
  • Traitement
  • Prévention

La palilalie est un trouble de la parole où une ou plusieurs syllabes, mots ou courtes phrases sont répétés involontairement. La palilalie peut être spasmodique –répétition compulsive des énoncés sans maintien de la vitesse de parole et de l’amplitude de la voix– ou atonique –répétition des énoncés de manière constante, en alternant avec des phases de silence. Ce trouble affecte aussi bien des femmes que des hommes, avec une prévalence plus forte chez les personnes atteintes de lésions cérébrales.

La palilalie, qu’est-ce-que c’est ?

Définition de la palilalie

La palilalie est un trouble de la parole où une ou plusieurs syllabes, mots ou courtes phrases sont répétés involontairement. On privilégie le terme paraphasie à palilalie lorsqu’il s’agit de groupe de mots ou de phrases.

La palilalie ne doit pas être confondue avec le bégaiement. Ce dernier est une anomalie de la fluidité verbale quand que la palilalie est une production de mots en trop.

Concrètement, la palilalie réside dans un problème de correspondance entre la perception auditive d’un mot et sa représentation motrice. La palilalie apparaît souvent lors de discours spontanés, de formulation de phrases de la vie quotidienne, de description d’images ou de réponses à des questions.

La palilalie est fréquemment observée chez les patients atteints de lésions au niveau des neurones moteurs centraux –neurones directement reliés à des muscles–, notamment les victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. La palilalie se manifeste aussi chez les patients souffrants de la maladie de Parkinson dite post-encéphalitique, c’est à dire déclenchée à la suite de l’inflammation de l’encéphale.

Types de palilalies

Deux types de palilalies existent :

  • La palilalie spasmodique ou hétérolalique se caractérise une répétition compulsive des énoncés sans maintien de la vitesse de parole –le patient peut parler de plus en plus vite– et de l’amplitude de la voix –le patient parle plus ou moins fort du début à la fin ;
  • La palilalie atonique ou homolalique se concrétise par une répétition des énoncés de manière constante, en alternant avec des phases de silence.

Causes de la palilalie

Plusieurs causes peuvent être à l’origine de la palilalie :

  • Dans la majeure partie des cas, la palilalie résulte d’un dysfonctionnement de l’articulateur. L’articulateur rassemble les organes qui intervient dans la production de la parole et comprend les lèvres, la langue, le larynx et le pharynx. Il représente la partie motrice de la parole. C’est à dire que les informations nécessaires pour former un mot ou une phrase sont correctement produites par le cerveau, mais leur traduction motrice est défaillante ;
  • Des lésions cérébrales. La palilalie peut subvenir à la suite de lésions cérébrales. On note dans ce cas qu’une altération du processus de recherche de mots est à l’origine de la génération d’itérations, notamment monosyllabiques. Lorsque la personne ne trouve pas le mot souhaité, la palilalie joue le rôle de « remplissage » pour combler le vide ;
  • Des effets secondaires liés à des traitements médicamenteux. C’est par exemple l’un des effets secondaires très rare de la clozapine, prescrite dans le cadre du traitement de la schizophrénie, ou de la lévodopa, prescrite dans le cadre du traitement de la maladie de Parkinson ;
  • L’anxiété reste une cause à explorer mais une étude de 2015 suggère qu’une anxiété générée par l’environnement pourrait induire la palilalie.
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Diagnostic de la palilalie

Afin de diagnostiquer une palilalie, deux conditions doivent être remplies :

  • Le patient répète un mot ou plusieurs mots sans raison apparente et involontairement ;
  • Le patient connaît les mots, il n’a perdu la notion de chacun d’entre eux. Il sait compter, nommer les lettres de l’alphabet.

Personnes concernées par la palilalie

La palilalie affecte aussi bien des femmes que des hommes, avec une prévalence plus forte chez les personnes atteintes de lésions cérébrales –liées à un AVC, à un trouble de l’autisme ou des maladies comme la maladie de Parkinson.

Facteurs favorisant la palilalie

Différentes maladies, notamment liés à des lésions ou troubles cérébraux, peuvent favoriser la survenue d’une palilalie :

  • Maladie de Parkinson ;
  • Maladie d’Alzheimer ;
  • Syndrome Gilles de la Tourette ;
  • Épilepsie ;
  • Trouble du spectre autistique ;
  • Déficience intellectuelle ;
  • Etc.

Les symptômes de la palilalie

Répétitions verbales

La palilalie, quel que soit son type, engendre la répétition involontaire d’une ou plusieurs syllabes, de mots ou de courtes phrases.

Modification du rythme de la parole

Les répétitions verront leur rythme modifié dans une même phrase lors d’une palilalie spasmodique.

Modification de l’amplitude de la voix

Les répétitions verront leur amplitude modifiée dans une même phrase lors d’une palilalie spasmodique.

Traitements de la palilalie

Le traitement de la palilalie dépend de sa cause.

Si la palilalie est un effet secondaire d’un traitement médicamenteux, réduire la dose de la molécule –selon la prescription d’un professionnel de santé– est une voie possible pour diminuer le trouble de langage.

Si la palilalie est liée à un trouble de l’articulateur, un travail sur la psychomotricité est nécessaire à l’aide de séances d’orthophonie.

Il n’existe pas de traitement médicamenteux contre la palilalie.

Prévenir la palilalie

Prévenir la palilalie demeure complexe mais mieux la gérer est possible en :

  • Faisant des phrases courtes et en osant faire des pauses ;
  • Utilisant le langage non verbal : les gestes facilitent la compréhension et l’attention ;
  • S’aidant des autres. La palilalie peut s’atténuer lorsqu’un proche répète –ou chante– les syllabes ou les mots sur lesquels la personne souffrant de palilalie bloque ;
  • Se relaxant –méditation, yoga– et en évitant la consommation d’excitants.
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Une épiphore (substantif féminin), du grec epi (« en plus ») et pherein (« porter, répéter, ajouter ») est une figure de style consistant en la répétition, à la fin de deux ou de plusieurs groupes de phrases ou de vers qui se succèdent, d’un même mot ou d’un même groupe de mots. Figure appartenant à la classe des répétitions, elle est l’équivalent symétrique de l’anaphore. Elle rythme la phrase, souligne un mot, une obsession, ou provoque un effet rythmique, d’où son utilisation fréquente en chanson.

L’épiphore est beaucoup plus rare d’utilisation que son célèbre pendant : l’anaphore. Cette figure est une transformation identique répétant un mot ou groupe de mots à la fin de plusieurs membres successifs ou de phrases, selon le schéma :_____A / _____A

L’épiphore désigne un mécanisme de transformation pouvant être nommé par plusieurs autres termes : épistrophe (« retour ») lorsqu’elle ne concerne que la poésie ou encore antistrophe (« même sens ») lorsqu’on insiste sur sa conservation sémantique. Globalement il s’agit de la même figure désignée. Elle peut se combiner à l’anaphore et former une figure nouvelle : la symploque comme dans l’exemple suivant : « les yeux noirs de Stella, les yeux d’oiseau de Stella, se dilataient dans son visage creusé » (Anne Hébert)

Par convention, on admet la présence d’une épiphore à partir de trois occurrences du même mot ou du même segment.

L’épiphore apporte souvent un effet mélancolique. Néanmoins elle peut avoir une fonction poétique de versification en facilitant la recherche de la rime. En général, l’épiphore est une figure complexe s’appuyant sur un ensemble de figures secondaires et sur des procédés et indices stylistiques variés : décroissante de vers (ton descendant, réduction du vers final au seul terme répété (voir l’exemple de Verhaeren), jeu sur les syllabes finales (homéotéleute), jeu sur les rimes féminines ou masculines. Comme l’anaphore, elle permet d’insister sur un propos ou une qualité, surtout dans les textes argumentatifs (voir la lettre de Valmont en exemple).

L’oral peut en user afin d’appuyer et d’insister sur un argument, mis en fin de proposition (« Tu es saoul ? Tu es saoul ! »).

Comme l’anaphore, l’épiphore peut être utilisée par tous les genres littéraires. La poésie en a néanmoins un recours plus privilégié, dans une dimension lyrique, liée à l’évocation de sentiments in petto et souvent mélancoliques.

Elle est très utilisée dans les discours politiques ou les slogans afin d’appuyer et d’insister sur un argument et de communiquer un message simple et frappant comme dans cette célèbre épiphore moderne : « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, qui en a prononcé deux autres plus longues, lors du débat télévisé du second tour de l’élection présidentielle française de 2012, à la suite de l’anaphore de François Hollande ; la chanson l’utilise massivement afin de faciliter l’expression lyrique (Claude François par exemple avec « comm’ d’habitude »).

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Au cinéma, on peut voir une épiphore dans la répétition d’une même scène ou image en fin de séquence visuelle.

« Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie. »

— Emile Verhaeren, La pluie (Les villages illusoires)

« Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que lorsque j’avais mal aux dents
Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que quand j’ai eu peur de Satan
Moi qui n’ai prié Satan
Que lorsque j’étais amoureux
Moi qui n’ai prié Satan
Que quand j’ai eu peur du Bon Dieu »

— Jacques Brel, La Statue

« […] On s’ennuie de tout, mon Ange, c’est une loi de la Nature ; ce n’est pas ma faute.
Si donc je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute.
Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, et c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute.
Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute.
Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute.
Je sens bien que te voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute.
Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute.
Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute.[…] »

— Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, lettre CXLI

« Je veux que chacune et chacun puisse travailler dans notre pays plus facilement, que les entrepreneurs embauchent plus facilement, que les entrepreneurs investissent plus facilement, mais que chacune et chacun puisse aussi travailler plus facilement et soit mieux récompensé de son travail. »

— Emmanuel Macron, Discours de Clermont-Ferrand, 7 janvier 2017[1]

Figure mèreFigure fillerépétitionsymploque

On peut définir l’épiphore comme une anaphore terminale[2].

Notes et références

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