C’est au même siècle que l’expression prit le sens qu’on lui connait aujourd’hui et la très jeune fille qui avait ensuite une expérience dans le domaine sexuel était devenue une personne expérimentée qui avait ainsi vu le loup.
Complement internaute :
Cette expression est-elle liée à un événement précis ou à une période de la vie de la jeune fille? A:L’expression vient de l’adoption de l’idée d’avoir « vu le loup » à la fois dans le domaine de l’amour et du travail.Le mot « loup » se retrouve dans deux sens différents de l’époque.Il peut signifier « chien de chasse », et il peut aussi faire référence à un homme qui n’est pas un chasseur, mais un homme qui se livre au mariage et qui s’assure que sa femme n’est pas portée par un autre homme.En parlant de la chasse, c’est un chien qui chasse.En parlant de l’homme, c’est l’homme qui chasse.
L’ expression »voir le loup » signifie qu’une très jeune fille a eu des relations sexuelles. Au XVIème siècle on parlait de »danse avec le loup » pour parler de l’acte sexuel mais au XVIIIème siècle, la locution indiquait juste la chasse classique au loup qui était considérée comme dangereuse.C’est au même siècle que l’expression prit le sens qu’on lui connait aujourd’hui et la très jeune fille qui avait ensuite une expérience dans le domaine sexuel était devenue une personne expérimentée qui avait ainsi vu le loup.Complement internaute :Cette expression est-elle liée à un événement précis ou à une période de la vie de la jeune fille? A: L’expression vient de l’adoption de l’idée d’avoir « vu le loup » à la fois dans le domaine de l’amour et du travail. Le mot « loup » se retrouve dans deux sens différents de l’époque. Il peut signifier « chien de chasse », et il peut aussi faire référence à un homme qui n’est pas un chasseur, mais un homme qui se livre au mariage et qui s’assure que sa femme n’est pas portée par un autre homme. En parlant de la chasse, c’est un chien qui chasse. En parlant de l’homme, c’est l’homme qui chasse.
[vwar le lu] (loc. verb. HOUUU.)
Depuis Plaute et sa Comédie des ânes (-195 av. JC), l’on sait que homo homini lupus est.
Pline l’Ancien, Rabelais, Agrippa d’Aubigné, Francis Bacon, Hobbes, Schopenhauer, Freud n’ont fait que reprendre cette pessimiste locution pour la mettre à leur sauce, confirmant cependant le caractère agressif de leurs contemporains humains. Et ce faisant, d’un loup qui n’avait rien demandé.
Depuis le Petit Chaperon rouge, conte populaire du XIVᵉ siècle quant à lui, l’on sait aussi que le loup est un loup pour la jeune fille. Et que celle qui l’a vu changera son regard… sur les hommes.
Voir le loup fut en effet conçu pour marquer pudiquement ce passage par le lit de mère-grand qui n’était pas vraiment l’aïeule supposée mais plutôt un vil prédateur déguisé. Plutôt que le laisser dans son plus simple appareil, la sagesse pudibonde préféra l’accoutrer d’une toison fournie, ce qui demeure un comble convenons-en, puisque précisément, à poil le langage n’entendait pas le voir.
La morale réfutant donc la zigounette et son usage, elle imposa voir le loup, laissant au passage planer plus qu’un doute sur les bienfaits de la Chose qu’un certain Donatien Alphonse François de Sade s’évertuait par ailleurs à décrire comme plaisante. Enchaînant coup sur coup faits d’armes du loup bouffeur de Chaperon rouge (version Charles Perrault) et ravages sanglants de la Bête du Gévaudan, le bon peuple de France termine le XVIIIᵉ avec une certaine appréhension à l’idée de voir le loup.
La baiselette qui ne rêve pourtant que de le voir, ce fameux loup, devra patienter plus de cent cinquante ans et attendre 1968 et sa nouvelle vision de l’animal pour enfin en tâter la queue et lui caresser le poil.
En novembre 1992, pour la première fois depuis longtemps, on voit le loup officiellement dans le parc national du Mercantour¹. Les prises de parole de très dignes représentants de l’autorité administrative, toute cravate montée, annonçant à grand renfort de conférences de presse qu’à nouveau en France on peut voir le loup font sourire les libidineux, ce que bien entendu une bonne autorité ne saurait tolérer. Voir le loup devient inutilisable y compris par ceux qui l’ont vraiment aperçu : désormais la parole est tabou.
Suprême paradoxe, c’est donc la réintroduction du loup qui fait disparaître voir le loup de l’expression orale. Notons que l’animal ne s’en porte pas plus mal.
¹La bête avait été vue dans les Vosges quinze ans plus tôt sans qu’on puisse dire s’il s’agissait vraiment d’un loup.
Ces autres définitions sont faites pour vous :
Les expressions et les métaphores animalières comme « avoir vu le loup » ont toujours existé dans la langue française. Leurs origines sont parfois troubles, mais elles ont souvent bien des choses à apprendre sur notre histoire.
Les expressions mettant en scène des animaux étoffent, depuis toujours, la langue française. D’abord car, depuis qu’il existe, l’humain vit au contact d’animaux. Ceux-ci lui ont donc servi de source d’inspiration pour illustrer ses propos, comme bien d’autres choses dans son entourage. Tantôt de manière évidente, tantôt de manière plus alambiquée, avec des expressions dont le cheminement a été long et valloné. Quid d’ « avoir vu le loup »?
Première signification : être aguerri, expérimenté
Seconde signification : avoir déjà pratiqué des rapports sexuels
L’origine de cette locution remonte au XVIème siècle. Elle signifiait « être aguerri, expérimenté » se rapportant à la chasse au loup, perçue comme dangereuse, exigeant de l’expérience et du courage. Une connotation sexuelle lui a été greffée au fil du temps, observée dès le début du XVIIIème siècle. Une évolution qui distingue cette locution des autres, puisqu’elle n’a été appliquée qu’aux femmes. Pour les hommes, sa signification originale a perduré.
Si, dans les deux significations, le loup a une posture de prédateur, le genre supposé de la personne concernée par la locution influe sur la façon dont elle vivra l’expérience (de « voir le loup »). Lorsqu’il était question des femmes et particulièrement des jeunes filles, le loup semble toujours avoir eu une symbolique virile et sexuelle, renforcée par la mise en rapport fréquente entre celui-ci et sa queue.
Les expressions animalières, de bons indicateurs de nos vices
Les expressions imagées, ou expressions idiomatiques, disent beaucoup de choses sur les comportements humains : l’évolution des mœurs, les influences des langues les unes sur les autres… Les rapports entre les humains et les animaux aussi, dans le cas des expressions animalières. C’est pourquoi il est parfois si difficile de déterminer l’origine d’une expression ou d’une locution avec certitude.
En conséquence, il est logique de retrouver dans ces expressions les biais sexistes qui ont perduré à travers l’histoire. Le cas des expressions animalières en est un exemple flagrant : celles renvoyant à un animal féminin ont beaucoup plus tendance à être sexualisantes et/ou péjoratives : la vache, la dinde, la morue, la poule, la biche, la chatte, la chienne, la tigresse, la levrette…
S’il y a évidemment des animaux masculins qui portent également une connotation négative (âne, chien, blaireau), nombreuses sont celles qui ont vocation à glorifier : le coq, le lion, le paon, le renard, le loup, le singe… Même le gardon. Ce n’était certainement pas son intention, mais l’écrivain Jean D’Ormesson a d’ailleurs écrit un poème qui s’avère être une réelle démonstration de cette différence de traitements.
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Avoir vu le loup signifie : avoir eu des relations sexuelles.
Cette expression s’appliquait autrefois aux jeunes filles qui avaient eu une expérience sexuelle avant le mariage. Son sens s’est déplacé vers la simple évocation, euphémique et amusante, de la relation sexuelle.
Quelle est l’origine de l’expression « avoir vu le loup » ?
Selon le Robert, la présence du loup serait à mettre sur le compte de la réputation de cruauté et de voracité de l’animal. Le loup personnifierait l’action malfaisante de coucher avec une jeune fille avant le mariage, au risque de la compromettre. C’est un prédateur, prêt à se jeter sur l’animal innocent (la jeune fille). Cet animal est d’ailleurs présent dans de nombreuses expressions ayant trait à la venue du danger (« crier au loup », « quand on parle du loup », etc.). Dès le début du XVIIIe, le Dictionnaire comique (1718) de Philibert-Joseph Le Roux (mort vers 1735) note :
Mais lorsque l’on parle d’une fille, cette manière de parler signifie avoir de l’expérience en amour, avoir eu des galanteries, et des intrigues, dans lesquelles l’honneur a reçu quelque échec.
Pour un homme, le sens de l’expression était bien sûr différent, le risque du coït prémarital n’étant pas le même. Qu’un homme a vu le loup signifiait soit qu’il a mené nombre d’entreprises et de voyages périlleux, qui en ont fait une personne aguerrie, soit que sa voix est enrouée.
Au reste, sans que lien avec l’expression en question soit direct, on peut noter qu’une « louve » désignait autrefois une femme débauchée.
À lire en cliquant ici : quelle est l’origine de l’expression « entre chien et loup » ?
Exemples
Nana reniflait, se grisait, lorsqu’elle sentait à côté d’elle une fille qui avait déjà vu le loup. Longtemps elle s’était mise auprès de la grande Lisa, qu’on disait grosse ; et elle coulait des regards luisants sur sa voisine, comme si elle s’était attendue à la voir enfler et éclater tout d’un coup.
T’as vu, Lolita, ta pote Marylou
Qu’a quinze ans comme toi, qu’j’ai connue bout d’chou
T’as vu comme elle a changé tout d’un coup?
Eh ben, ma Doudou, elle a vu le loup
J’vais pas lui r’procher, eh! C’est pas un crime
A peine un péché et des plus minimes
D’après sa copine qui l’a balancée
C’est à la mi-août qu’elle a vu le loup
Renaud
Le loup, redoutable prédateur, a longtemps suscité la peur. Du chaperon rouge aux trois petits cochons, le canidé a inspiré de nombreux contes pour enfant. Dès le Moyen Âge, sa venue dans un village ne passait pas inaperçue. Si, de surcroît, l’animal était blanc, la rumeur se propageait comme une trainée de poudre. Être connu comme le loup blanc : décryptage d’une expression qui a traversé les siècles.
Que signifie l’expression “être connu comme le loup blanc” ?
La formule “être connu comme le loup blanc” signifie être très connu, populaire, célèbre. Il existe une expression synonyme mais moins répandue : “Être connu comme le pont Neuf”. À titre d’exemples, on peut citer Paul-Emile Debraux dans Voyage à Sainte-Pélagie en 1823 : « Je vous attendais, me dit-il ensuite. Quand je dis, je vous attendais, nous vous attendions, car vous êtes ici connu comme le loup blanc, et nous avons lu votre affaire dans les journaux ». Autre illustration avec Arnaud Papin, dans Le rituel des Minotaures en 2012 : « Mais avec le commissaire connu comme le loup blanc dans toute la ville, ça ne manqua pas, une fois sortis de la voiture, une bande de mioches qui jouaient au foot s’interrompit pour leur balancer des “cotcotcodé” ! ».
Pourquoi dit-on “être connu comme le loup blanc” ?
Au Moyen Âge, le loup représentait une menace bien réelle dans les campagnes où le peuple vivait bien souvent de la terre et de l’élevage de bétail ou de volailles. Les meutes de loups causaient des dégâts considérables dans les troupeaux et basses-cours, tuant parfois les bergers à une époque où sévissait la rage. En ce temps-là, le canidé incarnait le diable et une prime était même allouée pour son abattage. En raison du danger qu’il constituait pour les humains (enfants, vieillards…) et les animaux domestiques, le prédateur cristallisait la peur au sein de la population. Ainsi, aussitôt qu’un individu rôdait aux alentours, la nouvelle faisait le tour du village. Voilà comment l’expression « être connu comme le loup blanc » a peu à peu qualifié une personne connue de tous.
Un loup blanc : de la magie noire ?
Dans nos contrées, le loup revêt un pelage gris et, comme vu précédemment, son arrivée dans une bourgade ne passait pas inaperçue. Si, de surcroît, le canidé portait une fourrure blanche, l’information circulait encore plus vite. La rareté de cette couleur chez cette espèce renforçait le mystère, alimentait l’imaginaire des gens qui octroyait au prédateur une puissance décuplée. Par sa blancheur exceptionnelle, le loup véhiculait l’image d’une créature mystique, pourvue de pouvoir de sorcellerie et de dons magiques. Autant dire que son apparition aurait immédiatement été signalée, voire amplifiée au point de provoquer un vent de panique. On peut en déduire que la vue d’un loup est d’autant plus surprenante que son pelage est blanc. Le fait que sa présence soit exceptionnelle a donc donné naissance à l’expression “être connu comme le loup blanc”.
À quand remonte l’expression “être connu comme le loup blanc” ?
La formule “être connu comme le loup blanc” a fait l’objet de plusieurs variantes au gré des époques. Au XIIIe siècle, on disait en effet « regarder comme le loup blanc » pour exprimer l’action de regarder quelqu’un ou quelque chose qui sortait de l’ordinaire. Dans son récit d’aventure L’escoufle, Jean Renart (célèbre pour son Roman de Renart) écrivait en vieux français « L’esgardent com blanc leu » (ils le regardent comme le loup blanc). Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les dictionnaires de l’Académie Française introduisaient l’expression “connu comme le loup gris” pour décrire une personne très connue. Au XVIIIe siècle, le dictionnaire de Trévoux conférait la même signification à la locution « connu comme le loup », sans précision de couleur. Le début du XIXe siècle a marqué le retour de l’adjectif blanc pour désigner une personne populaire.
Qui a déjà vu un loup blanc ?
Comme nous l’avons vu plus haut, rencontrer un loup blanc sous nos latitudes relève de l’exceptionnel (à moins qu’il soit albinos). La sous-espèce la plus représentée en Europe est en effet le loup gris commun (Canis lupus lupus) qui doit son nom à sa couleur. Pour observer un loup blanc, il faut se rendre dans la toundra du Nord du Canada, du Groenland et de l’Alaska. L’adaptation à son environnement glacé s’est traduite par une épaisse fourrure blanche lui permettant de se camoufler dans le décor neigeux. Aussi appelé loup arctique (Canis lupus arctos) ou loup polaire, l’animal occupe l’un des milieux les plus hostiles de la planète où peu de mammifères peuvent survivre au regard des températures atteignant parfois – 60°. Alors, si croisez un loup blanc dans un village de France ou de Navarre, marquez bien ce jour… d’une pierre blanche !
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